Ce réseau, s’il venait à être utilisé à grande échelle, sonnera la fin du contrôle des peuples par les dictateurs
Le réseau Commotion sera conçu pour contourner le contrôle étatique sur les réseaux sociaux.
Le numérique doit-il changer le monde? Certes non, mais juste le monde de certains qui bascule dans des réseaux virtuels. Commotion est le nom d’un nouveau logiciel. Elaboré par la Maison-Blanche, ce logiciel permettrait de créer un réseau sans fil et gratuit. Dans ce réseau qui ressemble à Internet, il serait impossible d’identifier les utilisateurs. L’idée est née des révolutions arabes. Une association militant pour le développement des logiciels et communications libres, Open Technologie Initiative, ainsi que le département d’Etat américain financent l’opération pour mener à bien ce projet.
Mais en quoi ce projet constitue une vrai révolution? La réponse est toute simple: Commotion permettra une libre connexion gratuite cryptée en réseaux parallèles à internet. Le Commotion Wireless Project est élaboré par un groupe d’ingénieurs et a pour objectif de permettre aux dissidents politiques de communiquer entre eux sans utiliser les infrastructures Internet de leur pays. Une première! Le plus spectaculaire c’est qu’il ne peut être ni bloqué ni contrôlé. Ce sera un nouveau bond en avant. Surfer sur ce réseau nécessitera d’être équipé du logiciel et d’une carte wifi. Chaque appareil, smartphone ou ordinateur sera transformé en relais intelligent. Il pourra envoyer à un autre support équipé du même logiciel un message par ondes wifi.
Une manière de faire sauter tous les verrous de contrôle et de blocage. «Le seul outil indispensable à apporter sur le terrain c’est une clé USB contenant les logiciels, qui doivent être installés sur chacun des appareils appelés à faire partie du réseau», résume Josk King, responsable technique, dans un reportage publié dans Le Monde. Une version devrait être proposée au public avant fin 2012, a annoncé Sasha Meinrath qui dirige le projet. Ce réseau, s’il venait à être utilisé à grande échelle, sonnera la fin du contrôle des peuples par les dictateurs. Pour les pays arabes, ce réseau sera un véritable casse-tête chinois. Point de contrôle sur les opposants. Les régimes survivant aux révolutions dans la région feront face à ce nouveau moyen de communication. Leurs appuis traditionnels, comme les techniciens et ingénieurs informatiques, y compris occidentaux, ne peuvent plus les servir contre Commotion.
Et le cas de la société française Amesys ne risque pas de se reproduire. Cette filiale de Bull est soupçonnée d’avoir soutenu le régime d’El Gueddafi en Libye. Elle est mise en cause pour avoir installé son système de surveillance de Web, baptisé Eagle, dans ce pays, permettant d’accéder à tous les mails et pister toutes les connections des internautes libyens. Cette pratique de censure et de contrôle est-elle répandue parmi tous les régimes de la région?
