Cette démarche vise à anticiper l’existence d’un éventuel risque de défaillance.
La Compagnie algérienne d´assurance et de garantie des exportations (Cagex) compte lancer en 2012 un nouveau produit relatif à «la notation des entreprises» en vue d´anticiper l´existence d´un éventuel risque de défaillance des entreprises, a annoncé hier, son P-DG, M.Djilali Tariket. «La notation des entreprises consiste en l´évaluation des défauts de paiement dans le commerce», a-t-il indiqué à l´APS, précisant que cette démarche permettra de procéder à leur classification à travers l´examen de certains ratios sur la base de critères professionnels.
La notation, a-t-il poursuivi, accroît le niveau de confiance entre les partenaires commerciaux dans un environnement où se développent les échanges interentreprises. «C´est en quelque sorte une note d´excellence qu´on donne aux opérateurs qui gèrent leurs entreprises dans la transparence et conformément aux critères de bonne gouvernance», a-t-il ajouté.
Le P-DG de la Cagex a souligné, en outre, que la notation des entreprises vise l´estimation du risque de défaillance d´une société à travers ses relations commerciales et non pas l´appréciation du risque de solvabilité financière d´une entreprise comme le font les agences de notation financière. «La notation des entreprises n´a rien à voir avec ce qui se fait par les grandes agences de notation telles que Moody´s, Standard & Poor´s…Ce n´est pas une note de solvabilité qui vise la société de façon intrinsèque. Le produit que nous comptons lancer consiste, tout simplement, à attribuer une note correspondant à sa solidité, notamment financière», a-t-il expliqué. Il a affirmé, dans ce contexte, que les assureurs crédit ont pour mission, entre autres, de labelliser les opérateurs qui travaillent dans le respect des règles de bonne gouvernance. «Accorder une note à une entreprise, c´est lui donner un crédit supplémentaire du point de vue de la notoriété, et surtout lui permettre d´accéder à des crédits bancaires avec la notation de la compagnie», a-t-il estimé.
M.Tariket a fait remarquer, à ce titre, que «si la banque exige une garantie de la Cagex, elle l´aura en même temps que la notation». Pour cette compagnie, spécialisée dans l´assurance des exportations hors hydrocarbures, la notation représente aussi «un diagnostic stratégique et financier à l´usage des dirigeants, une transparence à l´égard des investisseurs et un outil de communication fiable sur la solidité financière de l´entreprise». S´agissant de l´utilité de la notation, celle-ci «est tributaire du statut du bénéficiaire de la note», ont affirmé les concepteurs de ce produit.
Pour les autorités de tutelle, la notation de l´entreprise permettra d´accroître la sécurité du marché, de diffuser une information supplémentaire, alors que pour les investisseurs, cette notation offrira une meilleure information, générale, sans frontières et comparative, et une évaluation du risque à moindre coût. Pour les émetteurs, la notation de l´entreprise permettra d´émettre à des taux plus bas, d´accroître la liquidité des titres, d´attirer les investisseurs étrangers, d´émettre sur les marchés internationaux, d´accroître sa notoriété et son image et de consolider son indépendance financière. En ce qui concerne l´assurance de l´investissement, dont la commercialisation était prévue initialement pour 2011, M.Tariket a annoncé son report pour 2012. «La commercialisation de la police d´assurance relative à l´investissement ne sera pas pour cette année dans la mesure où il y a peu d´investisseurs algériens à l´étranger», a-t-il expliqué. «Nous estimons que ce n´est pas possible actuellement, peut être en 2012», a-t-il encore ajouté. Pour ce qui est de l´assurance des opérations Crédoc à l´exportation, la commercialisation de la police d´assurance interviendra au dernier trimestre de l´année en cours. «Il y a d´abord, un travail de proximité à accomplir auprès des banques pour trouver le potentiel à assurer et mettre en place les mécanismes pratiques pour son lancement», a-t-il indiqué.
La loi de finances complémentaire 2009 avait institué le Crédoc comme un moyen de paiement pour les opérations du commerce extérieur, selon lequel l´exportateur et l´importateur sont cautionnés par leurs banques, limitant ainsi les risques de livraisons impayées ou de marchandises payées mais non livrées.