Dix jours après le séisme de magnitude 7,3 qui a frappé Haïti, le gouvernement annonce qu’il y a eu plus de 110.000 morts.
Les efforts des secours ont permis de tirer 122 rescapés des décombres.
Il y a environ 250.000 blessés et 1 million de sans-abri.
« C’est comme si une bombe atomique avait explosé ». Cette image forte a été utilisée par l’ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Kenneth Merten, à propos du violent séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier.
Vendredi soir, les autorités ont indiqué qu’un nouveau bilan faisait état de 110.000 morts. Le précédent bilan était de 75.000 morts. Il y aurait au moins 250.000 blessés et 1 million de sans-abri. La moitié des bâtiments dans la région de Port-au-Prince ont été détruits. Le chiffre de 150.000 à 200.000 morts avait également été évoqué.
Le Programme alimentaire mondial estime à plus de 100 millions le nombre de rations alimentaires nécessaires pour le mois à venir. 270.000 personnes ont déjà reçu une assistance. L’urgence est d’éviter la propagation d’épidémies, et de réguler l’insécurité qui règne dans certains endroits de Port-au-Prince livrés aux pillards. Le Conseil de sécurité a approuvé l’envoi de 3.500 Casques bleus afin de renforcer la Mission de l’ONU en Haïti (Minustah), qui dispose déjà de 11.000 hommes.
Le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence jusqu’à la fin janvier, ainsi qu’une période de deuil national de 30 jours. Parallèlement, les aides financières se multiplient. Des promesses de dons de plus de 1,2 milliard de dollars ont été recueillies, selon l’ONU. A Saint-Domingue, les participants à une première réunion internationale sur la reconstruction de l’île ont estimé qu’Haïti avait besoin de dix milliards de dollars sur cinq ans pour se rétablir.
Côté secours, une cinquantaine d’équipes internationales sont engagées sur place, totalisant plus de 1.700 sauveteurs. Ces efforts auront permis de tirer des décombres 122 survivants selon l’ONU.
Le séisme est selon les Nations Unies le pire désastre auquel l’organisation ait été confrontée de toute son histoire. Son chef dans le pays, Hedi Annabi, fait partie des victimes.
Au total, 30% des bâtiments de Port-au-Prince, publics ou privés, seraient dévastés ou gravement endommagés. La ville de Léogâne, comptant 134.000 habitants et située sur l’épicentre du séisme, a été détruite à 80-90%. Plusieurs répliques ont été enregistrées. Le gouvernement haïtien a installé 20.000 tentes lundi et veut en mettre en place autant rapidement. Quelque 280 centres d’hébergement devaient ouvrir leurs portes, selon le gouvernement, qui souhaite accueillir « de 100.000 à 150.000 personnes ».
70% de la population d’Haïti vit avec moins de deux dollars par jour. Le pays a été le théâtre en 2008 d’émeutes de la faim. Quelques mois plus tard, le pays avait été balayé par des ouragans, obligeant les autorités locales à demander l’aide de la communauté internationale.
(Source Europe 1/AFP/Reuters)