Le chef de l’Etat, après avoir procédé à un remaniement gouvernemental, procédera «incessamment» à un changement dans le corps des walis et des secrétaires généraux de daïra.
«Un profond et important mouvement des walis et secrétaires généraux de daïra interviendra incessamment, voire dans les deux ou trois jours à venir», indique-t-on de sources bien informées.
Selon ces dernières, il s’agira de combler les quatre postes laisseés par les walis promus ministres, suite au remaniement radical opéré mercredi dernier par le président de la République.
Il s’agit en l’occurrence de Abdelwahab Nourri, ex- wali de Tlemcen promu ministre de l’Agriculture, de Mohamed El Ghazi, ex-wali de Annaba désigné ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public, l’exwali de Constantine, Noureddine Bedoui, nommé ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, et enfin Abdelmalek Boudiaf, ex-wali d’Oran promu ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
D’autre part, hormis ces postes à pourvoir et les permutations, une vingtaine, soit près de la moitié de chefs de l’exécutif, d’autres responsables locaux devront quitter leurs fonctions.
Selon les mêmes sources, il est question de «walis retraitables, de ceux qui ont eux-mêmes demandé leur départ notamment pour raison de santé». De ce fait, en termes de permutation, une dizaine de walis est concernée à l’instar de Hocine Ouaddah, wali de Mostaganem pressenti à la wilaya d’Ain Témouchent.
Ainsi, avec un staff exécutif local «rafraîchi», il est clair qu’au sommet de l’Etat, l’on veuille entamé le dernier virage du quinquinas 2010-2014, en décidant de graisser et de donner un nouveau souffle à l’action de l’administration atteinte à plus d’un titre de maux qui ont entravé l’achèvement des projets inscrits dans le dernier programme de développement.
De plus, outre leur rôle d’exécuteurs des projets de développement dans leurs circonscriptions respectives, les walis sont aussi délégués du gouvernement et ordonnateurs du budget d’équipement de l’Etat, inscrit pour tous les programmes dégagés au profit du développement de la wilaya.
Ils sont aussi chargés du maintien de l’ordre, de la sécurité, de la salubrité et de la tranquillité publiques. Et là, le Premier magistrat du pays l’a lui-même dénoncée, la gestion locale laisse à désirer dans bon nombre de wilayas pour ne pas dire la majorité d’entre elles. Mieux.
En termes de services publics et de relations vis-à-vis des citoyens, les rapports entre administrateurs et administrés sont loin voire très loin d’être idéaux encourageant ainsi le développement de maux sociaux, la corruption et les passe-droits, par excellence.
Chose qui est venue entacher l’administration publique et à la longue à provoquer la colère des citoyens pris dans cet engrenage. Des colères qui n’ont pas toujours été bien gérées par les walis de Mascara, Ouargla, Ghardaia… Dans ce contexte, faut-il rappeler le rappel à l’ordre du Premier ministre adressé aux walis pour la prise en charge des préoccupations des jeunes.
Et c’est d’ailleurs pour en finir avec cette gestion archaïque des collectivités locales qu’a été créé lors du remaniement ministériel de mercredi dernier le poste de ministre auprès du Premier ministère, chargé de la réforme du service public.
Voilà donc une autre tête d’hydre à laquelle s’attaquent les plus hauts responsables du pays. A noter que le dernier mouvement des walis remonte à février dernier.
Le président Bouteflika, avait alors effectué un vaste changement dans le corps des walis : Sur les 40 touchés par le mouvement, onze ont été limogés suivant la formule «appelé à d’autres fonctions», 28 ont été mutés et il a nommé 12 nouveaux.
Lynda Naili Bourebrab