Depuis jeudi dernier, le mouvement de protestation à la place Tahrir prend de l’ampleur. Cette crise en Égypte s’amplifie de plus en plus.
Aprèes l’opposition de l’appareil judiciaire con-tre le décret de Morsi, c’est le tour au Syndicat des journalistes, menaçant d’observer une grève générale et suspendre la publication de la presse, dans un contexte de crise déclenchée par un décret élargissant les pouvoirs du président.
En effet, Un jeune Egyptien a été tué dimanche dans des heurts devant le siège du mouvement des Frères musulmans dans la ville Damanhour, au sud d’Alexandrie, a annoncé un dirigeant du parti et environ 500 personnes ont été blessées dans des heurts durant des manifestations depuis vendredi. Une attaque visant le principal bâtiment des Frères musulmans dans la ville de Damanhour, a fait un mort et 60 blessés dans la journée de dimanche, selon le site du Parti liberté et justice (PLJ), émanant de la confrérie. En outre, Le président égyptien a appelé dimanche soir dans un communiqué à un «dialogue démocratique», indiquant que les pouvoirs élargis qu’il s’est attribués par décret étaient «temporaires». «La présidence réaffirme la nature temporaire de ces mesures, qui ne sont pas destinées à concentrer tous les pouvoirs mais au contraire à les remettre à un Parlement démocratiquement élu», et la présidence justifie la «déclaration constitutionnelle» du 22 novembre par laquelle Morsi s’est doté de larges pouvoirs, rendant notamment ses décisions inattaquables devant la justice. Cela a provoqué une levée de boucliers de l’opposition, qui l’a accusé de se comporter en «pharaon», et du pouvoir judiciaire, inquiet pour son indépendance, selon ce communiqué.
Face à l’insistance des responsables islamistes, au cours des dernières 48 heures, sur la nature «temporaire» des pouvoirs élargis du chef de l’Etat, les partis et mouvements d’opposition ont affirmé à plusieurs reprises qu’«il n’y pas de dictature temporaire». Dans son communiqué, la présidence a souligné que l’élargissement de ses pouvoirs était nécessaire pour «éviter toute tentative de mettre en cause ou de faire disparaître deux institutions élues démocratiquement, la Haute chambre du Parlement et l’Assemblée constituante».
Morsi et l’autorité judiciaire cherchent un accord
Le président Mohamed Morsi, et le ministre égyptien de la Justice, Ahmed Mekki, devraient se rencontrer hier lundi, afin de trouver un compromis qui réduirait la portée du renforcement des pouvoirs présidentiels au chef d’Etat égyptien Mohamed Morsi pour régler la crise qui secoue le pays.
Un compromis, qui réduirait la portée du renforcement des pouvoirs présidentiels, pourrait être discuté lors d’une rencontre aujourd’hui entre le président Morsi et le Conseil suprême de la justice, a indiqué le ministre de la Justice cité par l’agence de presse Mena. En outre, Mekki a suggéré l’introduction d’un «mémorandum» ou un «amendement» précisant que «les décisions irrévocables du président concernent uniquement les questions relevant des pouvoirs souverains du président, et non les décisions administratives».
Dans son décret, Morsi avait notamment décidé qu’aucune instance judiciaire ne pouvait dissoudre la Commission chargée de rédiger la future Constitution
L’opposant égyptien Mohamed ElBaradei a pour sa part réclamé un «retrait pur et simple» de la déclaration constitutionnelle par laquelle Morsi a placé le 22 novembre ses décisions à l’abri de tout recours en justice. «Je ne serais pas étonné si l’armée descend à nouveau dans les rues pour empêcher le chaos et protéger la patrie», a observé AlBaradei.
Des opposants essentiellement laïques ou libéraux occupent depuis vendredi soir la place Tahrir, épicentre de la révolte qui avait conduit à la chute de l’ancien régime de Hosni Moubarak début 2011. Dimanche, le président Morsi avait appelé dans un communiqué à un «dialogue démocratique», indiquant que les pouvoirs élargis qu’il s’est attribués par décret étaient «temporaires».
«La présidence réaffirme la nature temporaire de ces mesures, qui ne sont pas destinées à concentrer tous les pouvoirs mais au contraire à les remettre à un Parlement démocratiquement élu», selon ce communiqué.
La présidence avait souligné que l’élargissement de ses pouvoirs était nécessaire pour «éviter toute tentative de mettre en cause ou de faire disparaître deux institutions élues démocratiquement, la Haute chambre du Parlement et l’Assemblée constituante».
Ahcène