Plus d’un demi-million de fonctionnaires de l’administration publique menacent d’entamer une grève de trois jours à partir du 25 octobre.
Un mois après la rentrée sociale, la fumée de la protesta s’échappe de partout. Plusieurs secteurs menacent et annoncent la couleur: éducation, industrie, fonction publique, transport, etc. Les premiers remous commencent à faire surface. Demain déjà, le syndicat Ugta des employés des cités universitaires d’Alger Ouest compte mener une journée de protestation. Une source syndicale affirme que cette action sera la première d’une série destinée à attirer l’attention du ministère de tutelle sur la «situation qui prévaut» dans les campus.
Le syndicat réclame une «amélioration des conditions socioprofessionnelles» des agents et employés des cités universitaires et dénonce une «dégradation des conditions d’accueil des étudiants». Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est interpellé en personne afin de «trouver une solution à la situation actuelle».
Le syndicat avertit, dans un communiqué, qu’en cas de non-satisfaction de ses revendications, il passera à d’autres actions: un sit-in et une grève de trois jours dont la date n’a pas été précisée. Selon ce syndicat, la décision de mener une série d’actions vise à «attirer l’attention de la tutelle sur l’état de certaines cités universitaires qui est en gestation depuis le 10 août dernier». Entre-temps, plus d’un demi million de fonctionnaires de l’administration publique menacent d’entamer une grève de trois jours à partir du 25 octobre.
Selon le quotidien arabophone Echourouk qui qui cite le président de la Fédération nationale des fonctionnaires des communes, M. El Hadi Dehilis, les fonctionnaires de l’administrations publique décident de faire valoir leurs droits dans l’abrogation de l’article 87 bis du Code du travail. Selon le président de la Fédération nationale des fonctionnaires des communes, qui opère sous l’égide du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), «près de 45% du personnel de l’administration publique ne sont pas concernés par l’augmentation des salaires, en faveur de l’abrogation de l’article 87 bis».
Il est fait savoir que les 500.000 fonctionnaires observeront un débrayage de trois jours contre «l’injustice», «la marginalisation» et «l’intimidation» qu’ils subissent de la part des autorités. Ce n’est pas fini, puisque une grève ouverte sera par la suite entamée, a annoncé le haut responsable de la fédération. Parmi les raisons citées aussi, M. Dehilis affirme que le Salaire national minimum garanti (Snmg) d’un fonctionnaire de l’administration publique devrait s’établir à plus de 55.000 DA, notamment pour ceux dont la famille est constituée de cinq membres ou plus.
Le transport par train, lui aussi, devrait connaître une la paralysie après l’annonce par le conseil syndical de la Société nationale de transport ferroviaire (Sntf) pour la région est du pays du durcissement de la protesta après l’échec des négociations avec la direction générale de la société à propos de la nomination d’un nouveau directeur régional.
Les deux parties s’étant séparées, jeudi dernier, sans aboutir à un accord sur la question, les cheminots ont donc décidé d’observer une journée de protestation pour s’opposer à la désignation du nouveau directeur régional, estimant que le concerné ne jouissait pas des compétences nécessaires pour occuper une telle responsabilité. Mais comme la direction générale de la Sntf continue de camper sur sa position consistant en le maintien du directeur désigné à ce poste, il semble presque évident que l’on se dirige droit vers un bras de fer dont les victimes, une nouvelle fois, seront les voyageurs.
Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la rentrée scolaire venant à peine de boucler un mois, les premiers remous commencent à faire surface dans le secteur de l’éducation. Le Syndicat des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) vient d’interpeller le wali de Tizi Ouzou sur l’état piteux dans lequel se débattent les infrastructures de l’Education nationale dans ladite wilaya. Selon un communiqué signé par son secrétaire général, M.Boualem Amoura, les déclarations faites par le wali de Tizi Ouzou lors de la session de l’APW consacrée à la rentrée scolaire et universitaire 2014-2015 sont à l’origine de leur colère.
En réaction aux nombreuses lacunes que connaît le secteur dans la région, selon ce syndicat, «le wali n’a pris aucune mesure pour y remédier, se contentant d’exprimer sa colère en se disant révolté».
A en croire ce syndicat, pas moins d’une dizaine de nouveaux lycées et sept collèges dont les travaux de réalisation traînent depuis près d’une dizaine d’années sans que les autorités locales ne prennent les mesures qui s’imposent. «Ces retards ne datent pas de cette année mais depuis 2005 et ils risquent de perdurer encore davantage car l’impunité s’est érigée en règle», lit-on dans le communiqué du Satef.
Enfin, depuis avant-hier, les travailleurs d’ArcelorMittal Algérie (AMA) affectés à l’atelier de laminage rond à béton (LRB) et au port, les deux seules zones en activité, sont en grève.