Blessé pour cause de chute à son domicile — fracture au bras droit –, Enrico Macias a reporté jusqu’au mois de mars la sortie d’un énième album. Mais d’ici là, Gaston Ghrenassia sera à pied d’œuvre sur le terrain éditorial. Et pour cause ! Il signe, chez Le Cherche Midi (Paris), un nouveau livre autobiographique : « L’Envers du ciel bleu ».
Le chanteur y revisite les jalons d’une carrière qui a traversé le siècle sur une cinquantaine d’années. Et met à profit cet énième exercice autobiographique pour aller au-delà de la sphère musicale.
Selon les éléments de langage choisis par l’éditeur sur la 4eme de couverture, « L’Envers du ciel bleu » se veut un « témoignage sans concession, émouvant et poignant ». Enrico Macias a déjà publié un premier récit autobiographique chez Plon (Paris) sous le titre de « Mon Algérie ». C’était en 2002 dans la foulée du voyage avorté en Algérie.
Mais Le Cherche Midi Éditeur parle, cette fois-ci, d’un Macias très prolixe. Le chanteur « se livre entièrement, pour la première fois », précise-t-on à la maison d’édition.
Inévitablement, l’Algérie…
Inévitablement, l’Algérie est au menu du récit. « Le deuil du pays perdu, la France à apprivoiser, l’histoire parfois sombre d’un homme qui affronte les tourments du monde et cherche à y survivre. L’histoire, en somme, d’un perpétuel sourire derrière lequel se cache une inguérissable douleur », lit-on dans la 4e de couverture.
En attendant la sortie officielle du livre en librairie le 15 octobre, Enrico se livre déjà à l’exercice promotionnel sous les auspices de son éditeur.
Le chanteur s’en explique, ce samedi, dans les colonnes du quotidien parisien Le Figaro. Se présentant comme « un symbole de l’exil », l’artiste donne l’impression de ne plus croire en la possibilité d’un voyage en Algérie pour y chanter ou y être enterré.
A l’automne 2001, il était sur le point de s’y produire sur invitation solennelle du président Bouteflika lors d’une rencontre à Monaco. Et si c’était partie remise, interroge le journaliste du Figaro.
« On ne sait jamais ce que le destin nous réserve. Mais cela m’a l’air, hélas, mal parti. Un jour, j’ai rencontré un ministre algérien qui m’a dit : « On vous aime en Algérie. Demandez un visa et venez nous voir ».
Je lui ai répondu : « Un visa pour me rendre sur ma terre natale ? Ce n’est pas normal ! ». Alors il m’a dit : « Chez nous, il n’y a que les terroristes qui entrent sans visa ».
Je n’ai pas du tout apprécié. J’ai vu l’année dernière que Roger Hanin s’était fait enterrer en Algérie. Cela ne risque pas de m’arriver ».
Interrogé sur les rapports qu’il entretient avec le Judaïsme et Israël, Enrico Macias se dit « attaché aux traditions juives, à l’héritage de mes parents », mais il se dit « laïque et universaliste avant tout ».
Quant au rapport à Israël, il indique qu’il y ira « sans doute un jour, de manière durable. Mais pas tout de suite, précise-t-il. Tant que les coreligionnaires souffriront en France, je ne partirai pas d’ici. Je ne les laisserai pas tomber ».