Un ministre à Bou Ismail où « la flore est décimée, les oursins exterminés et le littoral empoisonné »

Un ministre à Bou Ismail où « la flore est décimée, les oursins exterminés et le littoral empoisonné »

Un ministre s’est enfin rendu à Bou Ismail, dans la wilaya de Tipaza pour se rendre compte du sérieux des appels, désespérés, lancés depuis plusieurs années pour arrêter le saccage du front de mer qui subit les déversements continus des eaux usées ménagères mais aussi industrielles.

Un combiné hautement toxique qui tue littéralement l’environnement maritime Bou Ismail. De passage, lundi, à Bou Ismail, l’ancienne Castiglione, le ministre des ressources en eaux et de l’Environnement, Abdelwahab Nouri a pris, la mesure du massacre écologique et il aurait dit sa « colère ». 

Ce n’est pas trop tôt pour ceux qui bataillent, en solitaires, depuis des années contre le saccage à ciel ouvert de l’environnement maritime de Bou Ismail, l’ancienne Castiglione, une petite ville maritime qui a été pendant longtemps une destination des estivants et des connaisseurs.

L’environnement maritime y subit une « agression persévérante » pour reprendre la formule utilisée dans une despétitions-alarme publiée sur Facebook et demandant aux autorités d’assumer leurs responsabilités légales.

Une « agression persévérante »

L »agression », le terme n’est pas trop fort, a déjà laissé ses marques hideuses. Une « catastrophe écologique » au sens plein du terme.

« Depuis plusieurs mois le rivage de la ville de Bou-Ismail est envahi par les odeurs insupportables et nauséabondes qui viennent de la mer dont l’eau est bizarrement colorée.

Les rochers ont perdu leur couleur d’origine et sont devenus blancs. La mer est lourdement polluée en raison des eaux usées provenant des industries agro-alimentaires et de papeteries installées sur les hauteurs de la ville en l’absence d’épuration »

La pétition, qui date de plusieurs années, constatait que les unités industrielles, dans l’impunité et l’insouciance les plus totales « ont empoisonné complètement le littoral de Bou-Ismail », « décimé la flore marine, unique au rivage de Bou-Ismail », « exterminé des milliers d’oursins, créature de mer intimement liée à cet écosystème », « perturbé tout l’écosystème de cette merveilleuse partie du littoral » et « ont accru les problèmes de santé de la population riveraine du front de mer ».

Du point de vue de la loi, déverser des effluents non-traités dans la mer est interdit. Mais, à Bou Ismail, cela se fait « depuis 5 ans et plus, quotidiennement et absolument impunément malgré les multiples plaintes déposées par la population ».