Une étude effectuée par l’université d’Alicante a révélé que le nombre de la communauté algérienne établie en Espagne a augmenté de 5% ces cinq dernières années.
En effet, les Algériens arrivent en deuxième position juste après le Maroc qui, lui aussi, a connu une évolution dans le nombre de Marocains installés depuis des années en Espagne.
A sa grande surprise, le gouvernement espagnol constate que le nombre d’étrangers installés en Espagne ne cesse d’augmenter et cela, malgré les dispositions prises par les autorités espagnoles pour empêcher la propagation du phénomène harraga.
L’étude a essayé d’analyser les caractéristiques de la migration algérienne sans faire abstraction des spécificités communes de la migration maghrébine en se basant notamment sur des rapports de l’administration espagnole selon lesquels pas moins de 160 mineurs algériens errent dans les rues d’Alicante.
Parmi les causes, le retour non encadré et non contrôlé des émigrés vers leur pays. D’après cette administration, la grande majorité des émigrés algériens vit en premier lieu en France et en deuxième lieu en Espagne, même si l’Espagne n’arrive qu’en dixième position mais elle demeure toutefois l’un des pays les plus sollicités par les harraga.
En effet, ils sont de plus en plus nombreux ces Algériens, pour la plupart des jeunes qui rêvent de prendre le large et d’atterrir sur les côtes espagnoles même au péril de leur vie.
L’étude a montré aussi que l’une des raisons qui poussent ces harraga à choisir l’Espagne comme destination est le facteur géographique qui leur permet d’atteindre les côtes espagnoles en quelques jours seulement ajoutant à cela, le cas des touristes artisans qui décident de s’installer pour exercer leur métier dans de meilleures «conditions humaines».
Selon des sources d’informations espagnoles, plus de 119 artisans ont pu atteindre les côtes de l’Andalousie et d’Alicante durant le mois d’août. Alicante met à nu la configuration géographique montagneuse.
Une région, cependant, mise en valeur par l’investissement à outrance dans l’agriculture.
Des hectares de serre se perdent à l’horizon. Si bien qu’on est en droit de croire qu’Almeria, Alicante, Benidorm, Murcie, Valence et Tarragone sont naturellement rattachées entre elles par ce «pont en plastique» de centaines de kilomètres de serres, génératrices de richesses.
Toutefois, un détour sur ces lieux nous révélera que ces champs couverts dissimulent des vérités amères:des centaines d’Algériens, sans papiers ni perspectives, sont honteusement exploités par des propriétaires terriens sans foi ni loi.
La région d’Andalousie connaît une très forte concentration d’immigrants et de sans-papiers, notamment ceux originaires du Maghreb.
Ces associations avaient engagé des mouvements de protestation pour obtenir du gouvernement une plus grande flexibilité dans l’application du processus de normalisation des travailleurs étrangers «sans papiers».
Des milliers d’entre eux, ne disposant pas de résidence, se trouvaient dans l’incapacité de produire les documents requis pour la régularisation (certificat de résidence délivré par la municipalité et contrat de travail).
Les collectifs d’immigrés et plusieurs syndicats et associations espagnols de défense des droits de l’homme ont dénoncé aussi le chantage pratiqué par des entrepreneurs peu scrupuleux qui exigent de leurs employés de verser des sommes oscillant entre 2000 et 5000 euros pour leur délivrer des contrats de travail.
Toutefois, il est nécessaire d’accorder des mesures incitatives aux membres de la communauté algérienne établie à l’étranger, afin qu’ils puissent investir dans leur pays d’origine.
Khalida ABBANI