Un méga pôle de production pharmaceutique à Sidi Abdellah: L’Algérie recourt au remède américain

Un méga pôle de production pharmaceutique à Sidi Abdellah: L’Algérie recourt au remède américain
un-mega-pole-de-production-pharmaceutique-a-sidi-abdellah-lalgerie-recourt-au-remede-americain.jpg

L’Algérie va-t-elle se mettre sur la voie du développement de l’industrie pharmaceutique ? Oui, si l’on en croit l’important comité de pilotage du projet de partenariat dans le domaine de la biotechnologie installé aujourd’hui samedi entre les autorités algériennes et les majors de l’industrie pharmaceutiques américaine.

Une cérémonie fastueuse a réuni aujourd’hui la crème de l’industrie pharmaceutiques à l’image des laboratoires Bayer, Janssen‑Cilag, Roche, Abbot, Pfizer, Amgen, Novartis, Eli Lily et MSD/Merk.

Côté algérien, il y a avait quasiment un conseil interministériel puisque pas moins de cinq ministres ont été dépêchés pour rehausser la cérémonie. Il s’agit de MM. Djamel Ould Abbés, Mourad Medelci, Chérif Rahmani, Tayeb Louh et Mohamed Benmeradi, respectivement ministre de la santé, des affaires étrangères, de l’environnement, du travail et de l’industrie. Le gouvernement des Etat-Unis s’est fait représenté par un cadre de l’ambassade US en Algérie. Cela dénote de l’importance d’un tel projet de partenariat qui fera de l’Algérie un pays leader dans la production pharmaceutique dans la région du maghreb voire même en l’Afrique.

Pfizer, Novartis, Bayer et les autres

LG Algérie

Il s’agira de créer en Algérie un « pôle d’excellence » régional dans le domaine de la biotechnologie qui rayonnerait sur l’Afrique et le Moyen‑Orient, à l’image des autres pôles régionaux que sont ceux de Singapour et d’Irlande, selon ses initiateurs. Cet ambitieux programme est décliné par une étude technique intitulée « Algeria vision 2020 », portant sur le domaine de la production biotechnologique, engagée par des laboratoires américains, doit être finalisée dans trois mois, comme l’a souligné le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbés.

Selon le ministre les deux parties, c’est-à-dire les grands laboratoires américains et les responsables algériens ont réaffirmé « de manière claire leur ferme volonté de mettre en œuvre le mémorandum signé à Alger à l’issue du forum algéro‑américain des 8 et 9 juin 2011 et d’aller de l’avant dans la concrétisation de l’ambitieux projet de partenariat qui en constitue l’élément central « .

Ce méga projet de production de médicaments sera implanté au niveau de la technopole de la nouvelle ville de Sidi Abdellah (Alger), a précisé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. Etalé sur une surface de 112 hectares ce pôle de production sera adossé à un complexe abritant des pôles de recherche et technologie, des campus universitaires et un hôpital. Ce complexe, dont les travaux de réalisation, débuteront en novembre prochain, « sera la reproduction de ceux de Boston et Washington », a-t-il précisé.

Un projet similaire à celui de Boston et Washington

Pour l’Algérie un tel projet s’avère vital pour son économie du fait qu’il va donner naissance à une industrie pharmaceutique digne de ce nom. Il va de soi comme l’a souligné à juste titre le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement Mohamed Benmeradi, que ce partenariat va permettre de « réduire » la facture des importations de médicaments de l’Algérie.

Il faut savoir en effet que l’Algérie importe 70% de ses médicaments et que ses importations sont passées de 500 millions de dollars en 2000 à près de 2,5 milliards de dollars en 2010, selon M. Ould Abbés. Aussi, le « PhRMA » auquel son affilié les laboratoires engagés, est le syndicat américain de la pharmacie et lobby de l’industrie pharmaceutique. Il comprend les numéros un et deux mondiaux de l’industrie pharmaceutique Pfizer et Merck, mais aussi Eli Lilly, Amgen, Abbot et Novartis. En tout état de cause, et sous réserve que ce projet voit le jour, le ministère de la santé, aura frappé un sacré coup dans un domaine qui a  » bouffé » des centaines de millions de dollars par an.