Un médecin tueur en série fait plus de 15 victimes en Europe

Un médecin tueur en série fait plus de 15 victimes en Europe
Médecin, Photo by Online Marketing

Un procès hors norme s’est ouvert hier lundi le 14 juillet à Berlin. Johannes M., 40 ans, médecin en soins palliatifs à domicile, est accusé d’être potentiellement le plus grand tueur en série de l’Allemagne d’après-guerre.

Officiellement poursuivi pour quinze meurtres (douze femmes et trois hommes) commis entre 2021 et 2024, le médecin pourrait être responsable de 96 autres décès suspects, incluant celui de sa belle-mère. Sa méthode était systématique : il administrait à ses patients, âgés de 25 à 94 ans, une combinaison létale de sédatif et de relaxant musculaire, provoquant leur mort par arrêt respiratoire en quelques minutes.

Le « Docteur la mort » de Berlin devant la justice

Plus troublant encore, le suspect aurait étudié les homicides dans sa thèse de doctorat en 2013, s’intéressant particulièrement aux meurtres non détectés et aux homicides de patients. Pour masquer certains de ses crimes, il aurait incendié le domicile d’au moins cinq victimes, principalement situées dans les quartiers populaires du sud et sud-est de Berlin.

Surnommé « Docteur la mort » par l’hebdomadaire local « Die Zeit », ce père de famille marié devra répondre de ses actes lors d’un procès qui s’annonce long et complexe, tandis que les enquêteurs continuent d’explorer l’ampleur réelle de ses crimes.

L’affaire a éclaté en juillet 2024 lorsque sa supérieure hiérarchique a alerté la police, intriguée par une série de décès suspects parmi ses patients, souvent accompagnés d’incendies dans leurs appartements. Le suspect a été arrêté début août à son retour de vacances.

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Un cas particulièrement troublant concerne la journée du 8 juillet, où Johannes M. aurait fait deux victimes : un homme de 75 ans à Kreuzberg et une femme de 76 ans à Neukölln. Pour cette dernière, il aurait tenté de masquer son crime par un incendie qui a échoué.

Selon le parquet, qui requiert une condamnation particulièrement sévère, le suspect n’aurait eu « aucun autre motif que l’homicide ». Les autorités demandent également une interdiction à vie d’exercer sa profession. Le procès, qui prévoit au moins 35 audiences jusqu’en janvier prochain, se poursuit alors que l’accusé n’a toujours pas avoué les faits.

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D’autres affaires similaires en Allemagne

Il faut dire que ce n’est pas une première en Allemagne. Des affaires similaires ont été déjà enregistrées en Allemagne.

Niels Högel, un ancien infirmier diagnostiqué avec « un trouble narcissique sévère », a été condamné à la perpétuité en juin 2019 pour avoir assassiné au moins 85 patients dans deux hôpitaux de Basse-Saxe. Entre 2000 et 2005, Högel suivait un mode opératoire précis : il provoquait délibérément des arrêts cardiaques chez des patients choisis au hasard, puis tentait de les réanimer. Son objectif ? Se faire passer pour un héros aux yeux de ses collègues. Les enquêteurs soupçonnent que le nombre réel de victimes pourrait dépasser 200, mais l’incinération de nombreux corps complique l’établissement du bilan définitif.

Plus récemment, en mai 2023, une affaire similaire a secoué Munich : un infirmier de 27 ans a été condamné à perpétuité pour le meurtre de deux patients et six tentatives d’assassinat, dont celle de l’intellectuel allemand Hans-Magnus Enzensberger. Ces cas mettent en lumière la problématique de la sécurité des patients en milieu hospitalier et la nécessité de renforcer les contrôles du personnel soignant.

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