Si l’idée de la création de l’Union européenne (UE) remonte à loin, il convient de rappeler que la reconfiguration actuelle du Vieux continent, découle des bouleversements engendrés par la Seconde Guerre mondiale.
Il fallait éviter définitivement de rejouer le scénario du pays belliqueux et expansionniste qui s’attaque aux pays voisins à l’effet de résorber ses propres crises.
Depuis, tout le monde a été intégré dans cet espace, y compris l’Allemagne (le pays belliqueux) ainsi que le pendant européen du bloc socialiste. L’Europe et sa monnaie faisaient ainsi une entrée fracassante dans l’histoire. L’URSS vole en éclats, le mur de Berlin s’effondre, et place à la solidarité communautaire. Mais de nouveaux pays émergent comme la Russie, la Chine et l’Inde. Il ne subsiste théoriquement qu’une idéologie : le libéralisme. La libre circulation des personnes et des marchandises devient désormais une réalité tangible. Et voici que l’Europe commence à rêver de supplanter l’Amérique.
Mais la crise européenne a toujours annoncé la crise mondiale. On peut replacer dans ce contexte les révoltes qui secouent ou qui continuent de secouer le Maghreb et le Moyen-Orient. Il s’agit d’une crise financière de dimension internationale, qui affecte la production industrielle à commencer par celle des Etats-Unis. Cette crise s’est répandue ensuite à l’Europe occidentale et au Japon. C’est l’ensemble du marché mondial qui s’en trouve ainsi déréglé.
L’UE, si elle aspire à l’autonomie par rapport aux Etats-Unis, n’en reste pas moins encore trop dépendante de ces derniers à travers l’Otan. Les conditions de sa formation continuant ainsi toujours de la rattraper. D’aucuns accusent du reste les Etats-Unis d’être derrière cette crise. Des intentions exprimées sur la refonte du système financier mondial au centre duquel se trouve le dollar américain aurait précipité la chute de DSK qui préconisait avec l’aide de la Banque mondiale de replacer la monnaie américaine à sa juste valeur, c’est-à-dire d’en faire une monnaie de singe. L’Euro pour ainsi dire subit les contrecoups de la crise du système monétaire international enclenchée depuis 1971. Quand la Réserve fédérale américaine (Fed) entame en novembre 2010 l’impression de centaines de milliards de dollars américains, cela fut perçu par les Etats rivaux des Etats-Unis comme une déclaration de guerre à leur encontre. Quand l’Amérique a le rhume c’est l’Europe qui tousse. Tour à tour le Vieux continent subit la crise des taux de change, la crise bancaire et la crise des subprime américains. Les agences de notations américaines Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch avaient du reste attaqué la dette de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal. Paul Volker, ancien président de la Réserve fédérale, et conseiller économique du président Obama, a du reste prédit la future « désintégration » de la zone euro. Les Etats-Unis chercheraient, à travers ces actions, à drainer vers eux les capitaux manquants à l’effet d’équilibrer leur propre balance financière.
A défaut de déclencher une guerre expansive à l’image de celle de l’Allemagne nazie, les Etats-Unis engagent une terrible guerre financière. La crise qui ébranle l’Amérique découle selon des observateurs des dépenses relatives à l’armement. Les pays développés sont contraints de vendre leurs armes à des régimes souvent peu recommandables sur le plan du respect des droits de l’Homme et de la démocratie. La plupart des Etats acquéreurs de ces armes se sont militarisés alors que les populations qu’ils administrent ploient sous la famine et la pauvreté.
Par : LARBI GRAÏNE