Un marché dominé par les produits importés, Le textile public veut revenir en force

Un marché dominé par les produits importés, Le textile public veut revenir en force

La dépendance du groupe d’un secteur textile qui n’arrive pas à satisfaire la demande du marché en termes de qualité, de variété et d’adaptation aux tendances vestimentaires

est l’une des difficultés sur lesquelles bute la filière du prêt-à-porter et de la confection.

Le groupe public de l’habillement «CH», avec la forte demande exprimée durant les fêtes de l’Aïd et une progression constante de la demande, veut se repositionner sur ce marché où la concurrence est devenue féroce avec les produits importés.

Le groupe CH (confection et habillement) a ainsi cette ambition de revenir sur un marché où il compte investir beaucoup d’efforts pour se relancer et se replacer. Avec une aide financière de plus de 10 milliards de DA destinée à la relance de cette activité, le groupe ambitionne de porter ses parts de marché de 2% à 10% pour le grand public d’ici à 2015. Néanmoins, la forte concurrence, le marché informel et le manque de matière première (tissus) de qualité sont les contraintes qui pénalisent le développement de cette industrie à forte valeur ajoutée, a déploré le P-DG de CH, Ahmed Benayad. La dépendance du groupe d’un secteur textile qui n’arrive pas à satisfaire la demande du marché en termes de qualité, de variété et d’adaptation aux tendances vestimentaire est l’une des difficultés sur lesquelles bute la filière du prêt-à-porter et de la confection, a estimé M. Benayad. Le secteur du textile importe les matières premières nécessaires pour la fabrication des tissus, en l’absence d’une industrie nationale de fibres synthétiques ou naturelles, a-t-il soutenu. Dans les années 1970, des ingénieurs et des techniciens ont été formés en prévision de la réalisation d’une usine spécialisée dans la production de fibres synthétiques ou chimiques à Skikda, mais ce projet n’a jamais vu le jour, a-t-il regretté. Selon ce professionnel, il s’agit de revenir à l’époque des premières années de l’indépendance où l’Algérie produisait et traitait un coton de qualité, notamment à Seybouse (Annaba) et à Chlef. Le secteur public est également contraint de justifier tous ses achats par des documents attestant de la provenance des tissus, alors que certains grossistes imposent la facturation de ces achats à des coûts inférieurs aux coûts réels des transactions, a-t-il relevé.

Déplorant le fait que ces grossistes demandent d’encaisser la différence des prix en espèces, M. Benayad a mis en avant la nécessité de lutter contre le marché informel. Le gestionnaire du seul groupe public d’habillement en Algérie a appelé également à renforcer les moyens de contrôle des marchandises importées notamment celles provenant de pays asiatiques, dont la Chine. «Nous ne pouvons pas placer nos produits dans un marché inondé de produits à bas prix et de qualité douteuse, parfois source de maladies multiples», a-t-il dit.

Pour M. Benayad, l’importation de produits de qualité permettrait de faire face à la concurrence déloyale et de valoriser la production nationale, notamment avec l’ambition du groupe d’augmenter ses parts de marché pour le grand public. Ainsi, la production annuelle de CH devrait passer de 25 millions d’articles à 70 millions d’articles dans les cinq années à venir, ce qui permettra de créer d’autres postes d’emploi avec l’augmentation de l’activité du groupe, a-t-il expliqué. Dans l’immédiat, l’objectif est de maintenir les 3 000 postes d’emploi et d’en créer plus de 1 500 nouveaux à l’horizon 2015, a-t-il ajouté.

Composé de 15 filiales, le groupe confection et habillement (CH) est représenté par 15 entreprises de production avec un chiffre d’affaires annuel de

4 milliards de DA.

Par Katia D.