Qui est derrière les violents affrontements entre gangs dans les quartiers d’Alger ? En l’espace de quelques semaines, plus de cinq affrontements ont eu lieu dans divers quartiers de la banlieue.
Le phénomène s’est amplifié et la situation risque de s’aggraver. Elle l’est déjà avec la mort, avant-hier, d’un mineur de 17 ans, tué par une balle tirée par des inconnus puisque les policiers avaient utilisé des balles à blanc.
AHai El Baradj, à Béni Messous, de violents affrontements entre deux bandes armées de sabres, couteaux, haches et cocktails Molotov, ont été enregistrés durant ces trois derniers jours. Un bilan lourd : 15 blessés dans les deux camps, parmi eux 5 policiers qui sont intervenus pour calmer la situation, et le décès de Karim Lamiouni âgé de 17 ans, tué par une balle tirée par des inconnus, selon les services de sécurité. Karim a été inhumé avant-hier au cimetière de Béni Messous, en présence d’une foule nombreuse. Que s’est-il passé ces trois derniers jours ? Deux gangs se sont affrontés, utilisant des armes blanches dans le quartier «Hai El Baradj». Il s’agit des deux gangs : celui de «Djenane Hassen», récemment relogés dans ce quartier, et celui de Béni Messous. Ces deux bandes ont été incitées à s’entre-tuer par des inconnus. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que cela se produit, il est important de rappeler que, d’autres affrontements «urbains» ont eu lieu dans plusieurs cités de la banlieue. Ces parties «étrangères» qui tentent par tous les moyens d’attiser le feu dans les quartiers d’Alger visent à créer une situation chaotique, poussant les jeunes «égarés» à se révolter. Pire, la situation a pris une tournure grave, avec la mort par balle d’un mineur à Béni Messous, comme ce fut le cas, en avril dernier, de la mort d’un jeune dans les mêmes circonstances, à Bou Ismail. Cela survient à quelques heures de l’Aïd El Adha. Les initiateurs de ces troubles visent à créer une «révolution» arabe en Algérie. D’ailleurs, les policiers qui sont intervenus à Béni Messous pour tenter de disperser les deux gangs ont utilisé des balles à blanc, mais la situation s’est aggravée. Les deux bandes se sont retournées contre les policiers, lançant des cocktails Molotov et des pierres. Bilan : cinq policiers blessés, certains sont dans un état assez grave. D’autre part, les dernières opérations de relogement des familles nécessiteuses ont créé un nouveau phénomène. L’arrivée de ces centaines de familles dans de nouvelles cités ont causé le mécontentement des citoyens résidant aux alentours de ces cités. Ils exigent, eux aussi, un logement dans ces cités, d’autant que, selon eux, ils sont prioritaires. Cette situation a également conduit à de violents affrontements qui ont fait des blessés graves, sans oublier la mort jusqu’à présent de deux jeunes personnes. Des parties «inconnues» sont derrière ces affrontements «urbains». La police a ouvert plusieurs enquêtes pour tenter d’identifier ces personnes qui appellent aux troubles, et par la même occasion identifier le responsable de la mort du jeune Karim, tué par balle à Béni Messous.
Par Sofiane Abi