Edifices publics saccagés, siège de la sûreté urbaine incendié, un jeune vendeur ambulant de vêtements, âgé de 25 ans, brûlé au troisième degré, affrontements entre jeunes et policiers et affiches des candidats pour les élections législatives du 10 mai arrachées.
Tout a commencé, selon des témoignages des habitants de Jijel, quand des policiers se sont présentés chez un vendeur ambulant de vêtements, qui se trouvait près de l’école primaire Ahcène Khacha, dans le quartier Sidi Moussa. Refusant de quitter les lieux malgré l’insistance des policiers qui lui reprochaient de ne pas avoir d’autorisation pour excercer cette activité, le jeune vendeur s’est alors immolé par le feu en s’aspergeant d’essence. Au moment de lui porter secours, quatre policiers ont été également la proie des flammes,
brûlés à différents degrés. Le jeune a été, selon des sources locales, brûlé au troisième degré et évacué vers le centre hospitalo-universitaire de Constantine où il a reçu des soins intensifs. La nouvelle de la descente policière et de l’immolation s’est répandue telle une traînée de poudre, a provoqué la colère de nombreux jeunes et un affrontement avec les policiers a été engagé. C’est ainsi que des édifices publics,
dont celui de la wilaya de Jijel, ont été saccagés, le siège d’une sûreté urbaine incendié et des affiches de candidature pour les élections législatives du 10 mai arrachées. «Ça s’est passé au quartier Moussa. Le jeune vendeur a mis le feu à son corps et à sa moto en signe de protestation à la fermeture, par des policiers, de la baraque de fortune de vente de cigarettes. Les flammes ont failli atteindre un véhicule de la police.
De nombreux jeunes se sont accrochés avec des policiers en apprenant la nouvelle. «On se croirait revivre le scénario de Bouazizi», nous dira un témoin habitant la wilaya de Jijel. Les panneaux d’affichage des candidats pour les législatives ont été saccagés.
Les policiers ont tenté de protéger les édifices publics, dont le siège de la wilaya, mais les jeunes étaient nombreux et la colère guidait leurs actes.
C’était difficile de les contenir, d’où les dégâts enregistrés, selon une source. Au moment où nous mettons sous presse, des routes restent toujours barricadées et des pneus brûlés dégagent une fumée alourdissant l’atmosphère dans toute la ville. Des renforts importants ont été dépêchés pour tenter de rétablir l’ordre et le calme. Beaucoup parmi les Jijeliens restent à l’affût de la moindre nouvelle du jeune qui s’est immolé. Le chef de la sûreté urbaine s’est déplacé sur les lieux pour ramener le calme parmi les jeunes de la région.
M. A.