Un jeune harraga tué par des passeurs à Annaba

Un jeune harraga tué par des passeurs à Annaba

Repêché vendredi dernier par les éléments de la Protection civile de Annaba au large de la plage le Caroube, le cadavre de la jeune victime a été identifié avant-hier par sa mère à la morgue de l’hôpital Ibn Rochd de Annaba.

Il s’agit de Fadel Zine Eddine, 19 ans, habitant la ville de Annaba.



Sa mère qui ignorait le décès de son fils Didine, comme aiment l’appeler ses intimes, s’est déplacée avant-hier à l’hôpital Ibn Rochd avec l’espoir de retrouver sa progéniture parmi les 18 harraga blessés, dont l’embarcation a été percutée par l’unité semi-rigide 360 des garde-côtes de Annaba.

Déçue de n’avoir pas retrouvé son enfant, elle a été invitée par le personnel médical à identifier un cadavre non réclamé par sa famille.

Grande fut sa surprise lorsqu’elle a aperçu le corps de son fils gisant dans un tiroir à la morgue.

Il s’agit bel et bien de Zine Eddine dont le corps présentait des brûlures au torse et aux membres supérieurs.

Elle a vite situé ses bourreaux. Il s’agit, selon elle, d’une bande de passeurs qui, il y a 3 mois, avaient organisé un départ aventurier vers la Sardaigne (Italie) dont la tentative avait été avortée par les éléments des garde-côtes de Annaba.

Depuis, la jeune victime n’a pas cessé de réclamer auprès de l’organisateur des expéditions de la mort, le remboursement de son dû, 50 000 DA.

Ce qui lui a valu, selon toujours sa mère, des menaces de mort. Des menaces qui semblent être matérialisées par une liquidation physique dont s’est rendu victime Didine.

A l’effet d’acheter du poisson frais, ce dernier avait quitté sa maison – située aux alentours du cours de la Révolution – à l’aube de mercredi dernier.

Depuis, aucun signe de vie de Zine Eddine. Une vive inquiétude avait alors gagné l’esprit de sa famille qui avait pensé que leur fils avait embarqué avec d’autres harraga pour rejoindre ses pairs à destination de la rive européenne.

Sans informations, les membres de sa famille n’ont pas hésité à alerter les services de sécurité sur sa suspicieuse disparition.

Sa mère qui a appris par le biais de la presse nationale et locale l’arrestation de 56 harraga, le décès de l’un d’entre eux et l’hospitalisation de 18 autres, s’est déplacée auprès de ces derniers dans l’espoir de le retrouver, même alité, parmi eux.

Le destin en a voulu autrement. Zine Dine est décédé.

Inconsolable, Mme Fadel Alima, la mère du défunt, lance, en sanglots, un appel aux services de sécurité à l’effet d’ouvrir une enquête sur ce drame et d’identifier ses bourreaux qui, selon elle, est une bande de passeurs.

M. F. Gaïdi