Un Algérien expulsé de France début avril sur décision du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui le présentait comme un islamiste radical, va demander l’annulation de l’arrêté le concernant et attaquer le ministre en diffamation, a annoncé vendredi son avocat.
Ali Belhadad « s’inscrit en faux contre le communiqué du ministère de l’Intérieur relatif à cette expulsion (…) dans lequel il est présenté à tort et contrairement à ce qui figure dans la motivation de l’arrêté, comme un +condamné pour son rôle dans les attentats de Marrakech en 1994+ », selon un communiqué diffusé par son avocat, Eric Plouvier.
La motivation de l’arrêté pris contre lui « comporte des allégations mensongères quant aux relations qu’il entretiendrait avec des individus condamnés », ajoute-t-il.
Par conséquent, M. Belhadad a décidé de saisir le tribunal administratif pour faire annuler cet arrêté et va également porter plainte pour diffamation contre Claude Guéant, selon le communiqué. Il va en outre introduire un référé liberté pour obtenir en urgence la suspension de son expulsion, a dit Me Plouvier à l’AFP.
M. Belhadad, titulaire d’un titre de séjour valable jusqu’en mars 2019, a été expulsé en « urgence absolue » après un arrêté pris par Claude Guéant contre lui le 30 mars. Trois imams et un autre militant islamiste avaient été visés par une mesure similaire. M. Belhadad est actuellement en Algérie.
Ces expulsions illustraient la politique de tolérance zéro des autorités françaises à l’égard des musulmans intégristes, après le carnage perpétré par le jihadiste Mohamed Merah dans le sud-ouest de la France (sept morts, dont trois militaires et trois enfants juifs).
L’arrêté d’expulsion d’Ali Belhadad ne mentionne pas de condamnation pour l’attentat de Marrakech de 1994, mais des « liens très étroits » avec un « vétéran des camps d’entraînement jihadistes au Pakistan et en Afghanistan condamné à 18 mois d’emprisonnement pour son rôle dans les attentats de Marrakech en 1994 ».
Selon M. Belhadad, l’arrêté pris contre lui « viole son droit au respect de sa vie privée et familiale » garanti par l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme (CEDH).