Un indice global de 15 % pour la violence conjugale et de 17,4 % en milieu familial

Un indice global de 15 % pour la violence conjugale et de 17,4 % en milieu familial

La ministre déléguée chargée de la Famille et de la condition féminine, Mme Nouara Saadia Djaâfar, a souligné jeudi à Alger que l’indice global de la violence conjugale a atteint 15% tandis que celui de la violence en milieu familial était de 17,4 %. Répondant à une question de la députée Karima Bennassib du parti du Front de Libération nationale (FLN) lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), la ministre a indiqué que l’enquête effectuée en 2006 par les autorités concernées sur la violence à l’égard des femmes, a démontré que l’indice global de la violence conjugale a atteint 15%. La femme, a-t-elle ajouté, subit 30 % de violence psychique, 19 % de violence verbale et 9,4% de violence physique.

S’agissant de la violence en milieu familial, Mme Djaâfar a fait savoir que la violence verbale représentait 16,1 %, la violence physique 5,2% et la violence sexuelle 0,6 %, soit un indice global de violence de 17,4% au sein de la famille algérienne.

Evoquant le plan exécutif de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes qui s’étend jusqu’à 2014, la ministre a cité les différentes lois nationales qui protégent les membres de la famille des diverses formes de violence et assurent un équilibre en matière de droits et obligations entre les époux. D’autres lois, a-t-elle ajouté, visent à sanctionner sévèrement la violence volontaire, notamment si le coupable compte parmi les ascendants ou les descendants de la victime ainsi que les actes d’atteinte aux mœurs et le harcèlement sexuel.

L’enquête a démontré que les femmes et les enfants sont les plus exposés à la violence en milieu familial, a indiqué Mme Djaafar, précisant que ce phénomène est plus répandu chez les couples, les femmes divorcées et les veuves.

Elle a, d’autre part, insisté sur l’importance de l’enseignement pour la femme, car, a-t-elle dit, la femme instruite est moins exposée à la violence. Répondant à la question de la députée Salima Othmani du FLN sur le droit de la femme divorcée et celle qui a la garde des enfants de bénéficier d’un logement, Mme Djafaar a souligné que l’article 72 du code de la famille stipule qu’en cas de divorce, le père doit assurer un logement décent à la femme qui a la garde ou à défaut le louer.

La femme ayant la garde est maintenue dans le domicile conjugal jusqu’a l’exécution, par le père, de la décision judiciaire relative au logement, a ajouté la ministre, précisant que l’alternative au loyer est laissée à l’appréciation du juge pour la déterminer en fonction du revenu de l’époux.

Pour les personnes sans revenus, le juge définit le loyer de manière forfaitaire en tenant compte de la situation des deux conjoints et leurs conditions de vie, conformément à l’article 79 du code de la famille, a-t-elle ajouté. Conformément à l’article 78 du code de la famille, le logement est compris dans la pension, et au cas où elle est lésée, l’épouse peut, après une année, demander la révision du jugement. Elle peut également utiliser tous les moyens pour prouver que son ex-mari est en mesure de payer .

Elle a reconnu l’existence de beaucoup de cas où les pères ne s’acquittent pas du versement du loyer du logement, déclarant en substance « nous recevons beaucoup de plaintes dans ce sens et nous essayons d’y remédier en collaboration avec le ministère de la Justice ».