De par sa sensibilité et sa complexité, le traitement du dossier relatif aux nouveaux arrivants des contrées subsahariennes est tributaire de décisions des plus hautes instances du pays. A l’échelle des autorités locales, le dossier en question est discuté et traité avec plus de recul par rapport aux réactions hâtives et avis parfois partagés de la population locale.
Dans le cas des ressortissants africains déjà installés à Oran, est venu s’ajouter une nouvelle vague de Subsahariens, constituée principalement de femmes et d’enfants en bas âge ayant déposé leurs maigres bagages en plein coeur du centre ville d’Oran, plus précisément à proximité du marché Michelet.
Tôt le matin ce mardi dernier, les habitants et riverains du marché Michelet à Miramar ont été étonnés de voir un nombre impressionnant de Subsahariens qui ont investi l’ensemble de la rue Khawarizmi, ex- Mulhouse, une partie de la rue de Nancy à proximité du grand garage Antinéa, alors qu’un autre groupe a installé son campement sur le boulevard Tripoli, dans le secteur urbain El Amir.
Niger, Mali ou autres pays du Sahel, nul ne peut être précis sur la nationalité de ces déplacés qui ont dressé des couvertures en pleine rue et qui font, pour certaines d’entre elles, la prière à l’appel du muezzin, mangent et dorment au même endroit.
«On devrait les mettre dans des endroits précis», «d’où viennent-ils?» ou encore «comment sont-ils arrivés jusqu’au centre-ville?», telles sont les interrogations des uns et des autres qui ont découvert ces Subsahariens endormis aux seuils des commerces de proximité de cette partie de la ville.
Interrogé à ce propos, un responsable communal qui suit de près l’opération récente d’évacuation des espaces publics, dira: «Le cas de ces nouveaux arrivants fait partie d’un dossier dont le traitement doit être réfléchi et concerté avec les autorités supérieures, il est indéniable qu’il faudra étudier tous les aspects de cette arrivée massive et prendre ainsi des décisions réfléchies.»
Par ailleurs, les habitants des environs du marché Michelet n’ont pas dérogé aux qualités humaines reconnues des Oranais et à la vue de ces femmes et enfants et face à la détresse constatée, ils étaient nombreux à déposer de la nourriture, de l’eau minérale ainsi que du lait et autres denrées alimentaires nécessaires, une aide très bien accueillie par cette population de déplacés. A la fin de la journée de ce jeudi, les lieux ont pu être évacués et les ressortissants subsahariens ont été dirigés vers des refuges plus adéquats.
Zitouni M.
