Ciblée dès le début du Ramadhan, la capitale sera placée sous haute surveillance. Les frontières aussi,notamment avec la donne libyenne, et sur la bande frontalière algéro-marocaine. Avec le dernier attentat qui a ciblé l’École interarmes de Cherchell, on craint le pire.
Le spectre des attentats terroristes plane sur Aïd el-Fitr. Et pour cause, les services de sécurité ne seront pas, encore une fois, de repos durant au moins cinq jours, et ce pour sécuriser les routes, les mosquées, les mausolées et les cimetières durant cette fête religieuse.
Ainsi, après un Ramadhan des plus sanglants, où les groupes armés se sont violemment manifestés, notamment durant la seconde quinzaine de ce mois, la crainte d’attentats à la bombe, de faux barrages et de voitures piégées aux kamikazes est plus que jamais d’actualité.
La branche d’Al-Qaïda au Maghreb, ayant juré de récidiver, a, en effet, perpétré pas moins d’une trentaine d’attentats ayant causé au moins 70 morts et près de 100 blessés parmi les services de sécurité et de la garde communale. Même les citoyens ont été lâchement ciblés par ces hordes criminelles Entre tentatives d’enlèvement et assassinat, les paisibles citoyens ont payé de leur vie les tentations criminelles des sbires de la nébuleuse d’Al-Qaïda. Même si aucun attentat terroriste n’a été enregistré dans le Grand-Alger, notamment après la tentative avortée des kamikazes qui avaient voulu ensanglanter la capitale avant d’être abattus à Thénia, ce décompte macabre, à lui seul, suffit pour que les services de sécurité prennent les dispositions urgentes pour parer aux mauvaises surprises, surtout pendant les deux premiers jours de cette fête.
Avec le dernier attentat qui a ciblé l’École interarmes de Cherchell, on craint le pire. C’est ainsi que le dispositif exceptionnel de la Gendarmerie nationale sera maintenu, voire renforcé durant cette période cruciale avec une forte mobilisation de pas moins de 30 000 hommes. Entre barrages et points de contrôle, des escadrons héliportés seront déployés sur les axes principaux et névralgiques pour barrer la route aux criminels.
Même le plan dit Delphine, à titre exceptionnel, ne sera pas levé par la GN, qui a décidé d’investir les cimetières et les mausolées relevant de sa compétence et de renforcer la surveillance sur les voies de communication.
Côté Dgsn, on croit savoir que le même dispositif sera reconduit pour cette période, surtout dans les grands marchés où s’agglutinent les enfants. Ainsi, les agglomérations seront sous la loupe des policiers qui devront, eux aussi, redoubler de vigilance afin de déjouer les attentats et autres tentatives d’infiltration des membres de l’ex-Gspc dans les mosquées et les cimetières basés en intra-muros.
À ce titre, plus de
20 000 policiers supplémentaires seront déployés à travers des
dispositifs de contrôle et de patrouille tant à l’entrée des villes qu’au sein même des cités et des quartiers.
Par ailleurs, les services de sécurité craignent également l’insécurité aux frontières terrestres durant l’Aïd. En ce sens, la surveillance est de mise sur les bandes frontalières où l’insécurité est au rendez-vous avec la donne libyenne. Mais pas seulement !
La récente saisie de 3,2 tonnes de cannabis à Naâma nous renseigne à tel point les narcotrafiquants, en sus des trafiquants d’armes dans le Sahel, changent de méthode et d’itinéraire pour surprendre les guetteurs du crime organisé dans le Grand-Désert.
Les autres corps de sécurité, comme les douanes, seront sur le qui-vive tout au long de cette semaine qui ne promet apparemment aucun répit, mais qui suggère une grande vigilance.