Des missiles se sont abattus, lundi, sur un hôpital soutenu par MSF dans la province syrienne d’Idleb, bastion rebelle dans le nord, où la situation empire depuis que les Russes appuient les offensives de Damas. Un autre hôpital a été visé à Azaz.
Un hôpital soutenu par l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a été touché, lundi 15 février, par un raid non loin de la ville de Maaret al-Noomane, dans la province d’Idleb, bastion rebelle dans le nord-est de la Syrie.
L’information a été confirmée par MSF. « Un bâtiment qui abritait un hôpital soutenu par MSF a été entièrement détruit lundi par des avions, vraisemblablement russes, à Hadiyé, une localité au sud de Maaret al-Noomane », a affirmé cette organisation.
Un porte-parole de l’ONG à Paris a confirmé qu’un hôpital soutenu par MSF avait été détruit par des bombardements, dans la région de Maaret al-Noomane, à 280 km au nord de Damas. « Au cours de deux séries de deux attaques, menées à quelques minutes d’intervalles l’une de l’autre, l’hôpital a été touché par quatre roquettes. « Au moins huit membres du personnel sont actuellement portés disparus », a affirmé à l’AFP Massimiliano Rebaudengo, le chef de mission de MSF pour la Syrie.
« Il s’agit d’une attaque délibérée contre une structure de santé. La destruction de cet hôpital prive d’accès aux soins les quelque 40 000 personnes vivant dans cette zone de conflit ouvert », a-t-il ajouté.
Le régime syrien, appuyé par l’aviation russe, a lancé le 1er février une grande offensive contre les rebelles dans la province d’Alep, voisine de celle d’Idleb, qui a poussé des dizaines de milliers de civils à l’exil. La province d’Idleb et la ville de Maaret al-Noomane en particuliers sont des bastions rebelles.
Dans cet hôpital de 30 lits qui comprend deux blocs opératoires, un service de consultations externes et une salle d’urgences, 54 personnes y travaillent. MSF soutient cette structure depuis septembre 2015, notamment en l’approvisionnant en matériels médicaux et en couvrant ses coûts de fonctionnement. Cette organisation soutient au total 153 hôpitaux en Syrie, dont cinq ont été touchés par des frappes depuis le début de l’année.
Un hôpital et une école bombardés à Azaz
Un autre hôpital a également été bombardé lundi, à Azaz, située à 5 kilomètres de la frontière turque, dans le nord du pays. Selon des témoins cités par Reuters, au moins 14 civils ont péri quand des missiles ont touché un hôpital et une école abritant des réfugiés fuyant l’offensive du régime à Alep.
La ville d’Azaz est actuellement tenue par les rebelles, mais les combattants kurdes tentent de s’en emparer. Ce que Ankara veut empêcher. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a ainsi affirmé que la Turquie ne laisserait pas la ville d’Azaz tomber aux mains des Kurdes. « Nous ne laisserons pas Azaz tomber. Le YPG (Unités de protection du peuple, les milices kurdes) ne sera pas autorisé à avancer vers l’ouest de l’Euphrate et à l’est du canton d’Afrin », a dit le chef du gouvernement lundi.
Il a également affirmé que l’école et l’hôpital, à Azaz, avaient été atteints par un missile russe, qui y a tué de nombreux civils dont des enfants.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont afflué ces derniers temps vers Azaz, dernier bastion des insurgés avant la frontière turque, en provenance de villes et de villages durement bombardés par l’armée syrienne et ses supplétifs.
Avec AFP