Comme un leitmotiv, le président Abdelaziz Bouteflika n’oublie jamais de faire allusion au « patriotisme » des populations du sud du pays.
Citant des exemples du passé révolutionnaire et leur attachement à l’unité territoriale du pays, le chef de l’Etat ne manque pas cette fois-ci de faire référence aux nouveaux périls et aux dangers actuels qui menacent l’intégrité du pays. Pourtant, il s’agit d’un message des plus classiques à l’occasion de la célébration de la journée mondiale du 1er Mai.
Bien que dans ce message, Bouteflika énumère inlassablement les résultats économiques et les acquis sociaux de ses mandats politiques, ainsi que les droits conquis des travailleurs, le chapitre du Sud revient comme une préoccupation ou une urgence.
Autrement dit, on mesure bien au plus haut niveau les nouvelles donnes qui ont émergé dans les wilayas des Hauts Plateaux et du Sud.
En plus des velléités de reconstitution des réseaux terroristes, du développement latent des cellules de soutien, ces régions, qui ont longtemps souffert de marginalisation, de sous-développement et d’absence totale de prise en charge des préoccupations des populations, sont aujourd’hui au cœur d’une grande tension sécuritaire au niveau des frontières.
La menace est palpable, non seulement de la part des maffias régissant la contrebande et le trafic en tous genres, mais aussi de la part des groupes hors la loi, dont l’objectif stratégique est l’affaiblissement de l’Etat, la déliquescence de son autorité et de sa puissance institutionnelle et son retrait définitif des champs sociaux et culturels des hameaux, villages et villes.
C’est exactement ce qui s’est passé dans certains pays du Sahel, dont des contrées entières sont tombées aux mains de ces groupes sans foi ni loi. Il est donc presque naturel que Bouteflika salue cet élan de patriotisme de nos compatriotes du Sud, qui ont fait « échouer les projets visant à détacher le Sahara algérien du reste de notre patrie indivisible ».
D’ailleurs, il mettra en exergue son passé révolutionnaire, notamment une courte période où il fut envoyé, en compagnie du défunt Mohamed Chérif Messaâdia par le FLN dans les régions algéro-maliennes.
« Pour avoir personnellement partagé la foi et l’héroïsme de nos compatriotes durant la lutte de libération nationale, je suis profondément convaincu que nos jeunes générations, qui ont des attentes sociales aussi légitimes que leurs frères du Sud, sauront également opposer le même patriotisme que leurs aînés à toutes les sirènes de la division des rangs du peuple algérien, pétri et uni par les souffrances de ses résistances séculaires et de sa lutte pour l’indépendance », précise le chef de l’Etat.
Bouteflika a noté qu’« en ce qui concerne l’exigence pressante liée au développement des régions des Hauts Plateaux et du Sud, l’UGTA peut également jouer un rôle déterminant dans l’accompagnement du processus engagé comportant des programmes conséquents de réalisation de projets dans tous les domaines d’activités.
Le président Bouteflika a relevé également que les « efforts de l’Etat pour renforcer les infrastructures et le développement humain dans tous ses aspects à travers les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux seraient insuffisants s’ils n’étaient accompagnés d’une création de richesses et d’emplois à la mesure des capacités que recèlent ces régions et des attentes que nourrissent notamment nos jeunes en quête de travail, de valorisation de leurs connaissances et de leurs compétences, partant, de leur insertion sociale ».
C’est dans cette optique que le président Bouteflika a invité la centrale syndicale à associer ses efforts à ceux des pouvoirs publics et de la société civile pour promouvoir, dans ces régions, le développement de tous les secteurs économiques.