Un groupe terroriste attaque une base de vie de sonatrach,Prise d’otages à In Aménas

Un groupe terroriste attaque une base de vie de sonatrach,Prise d’otages à In Aménas
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Selon des sources concordantes, près de 80 employés algériens et deux étrangers ont été libérés par les ravisseurs qui menaçaient de faire sauter le site, si jamais les services de sécurité algériens donnaient l’assaut.

Deux ressortissants étrangers tués, dont un Britannique, sept blessés et une quarantaine d’otages, est le dernier bilan de l’attaque terroriste qui a ciblé, hier aux environs de 5 heures du matin, une base de vie de la compagnie Sonatrach à In Aménas.

Le groupe algérien travaille en partenariat avec les compagnies British Petroleum britannique et Staoil norvégienne pour un projet d’extraction de gaz à Tiguentourine dans la localité de In Aménas, située à 240 km au nord-est d’Illizi. Des ressortissants étrangers, dont un Français, des Japonais, des Britanniques, des Norvégiens, et des Algériens, des employés par les compagnies en question, selon les premiers éléments, ont été enlevés et tenus en otage.

Cependant, selon des sources concordantes, près de 80 employés algériens et deux étrangers ont été libérés par les ravisseurs, qui menaçaient de faire sauter le site si jamais les services de sécurité algériens donnaient l’assaut.

LG Algérie

La version du ministère de l’Intérieur

Auparavant, un communiqué du ministère de l’Intérieur, annonçait la mort d’un étranger, deux autres blessés et plusieurs autres pris en otages par un groupe terroriste «non identifié». On saura plus tard que l’attaque serait le fait d’Al Qaîda au Maghreb islamique Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur, «l’attaque a porté d’abord sur un bus qui quittait cette base transportant des étrangers vers l’aéroport d’In Aménas». Avant de poursuivre qu’ «un ressortissant étranger est décédé lors de cette attaque, qui a été repoussée par les unités d’escorte, alors que six personnes (deux étrangers, deux gendarmes et deux agents de sécurité) ont été blessées, note le communiqué.

La même source souligne que «le bus et les personnes blessées sont arrivées à In Aménas et ont été prises en charge par les autorités locales». «Le groupe terroriste, après cette tentative avortée, s’est dirigé vers la base de vie dont il a investi une partie et y a pris en otage un nombre indéterminé de travailleurs, dont des ressortissants étrangers», a ajouté le communiqué du ministère de l’Intérieur. Aussitôt alertées, les forces de l’ANP dont le campement le plus proche se trouvait à une trentaine de kilomètres, apprend-on de sources sûres, sont arrivées sur les lieux et ont pris aussitôt toutes les mesures afin de sécuriser la région. Le contexte est très tendu confient des sources sécuritaires qui accusent directement Al Qaîda au Maghreb islamique d’être à l’origine de cette attaque. Depuis la prise d’otages, des hélicoptères de l’armée survolent la base de vie dans laquelle vivent quelque 2 000 personnes.

Nos sources confirment que cet acte terroriste est directement lié à la situation explosive au Mali, dont les conséquences n’ont pas tardé à s’imposer sur le territoire algérien comme prédit par les services de sécurité.

L’effet diversion…

Selon les informations en possession de nos sources, des Libyens impliqués dans cet acte, tentent de passer vers le Mali via Illizi. Pour aboutir à leurs fins, il fallait créer «une diversion» en ciblant l’une des bases les plus importantes, laquelle est située à 730 km au sud-est de Hassi Messaoud. Le groupe terroriste fortement armé, dont le nombre serait d’une vingtaine d’éléments, détient les otages et est actuellement encerclé à l’intérieur de la base de vie.

Un dispositif sécuritaire d’urgence a été mis en place pour les contrecarrer. Citant des sources locales, le site DNA confirme que des Libyens seraient parmi les assaillants. Selon d’autres sources, les vols de Jet Air, qui assure la liaison Londres-Hassi Messaoud et d’autres bases de vie au Sud, ont tous été annulés. La panique était à son comble hier.

Par mesure de sécurité, les ressortissants étrangers ont été appelés à ne pas quitter leurs bases de vie au niveau d’autres sites et jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, les informations demeuraient relatives et contradictoires. Néanmoins, la menace terroriste est plus que réelle depuis l’intervention de la France au Mali. Les Algériens connaissent parfaitement tous les risques liés à cette guerre. Nos sources sont persuadées que certaines parties vont tout faire pour forcer l’Algérie à s’impliquer au Mali et qu’à ce titre, ils n’ont jamais écarté l’hypothèse d’un «coup d’éclat» terroriste à l’intérieur du pays qui ciblerait des ressortissants occidentaux, comme d’ailleurs rapporté dans l’une de nos précédentes éditions. A vrai dire, Alger s’attend à une forte pression de la part de certaines officines occidentales qui ne manqueront pas de manipuler des groupes armés. Ce qui s’est passé à In Aménas reflète bien cette confusion qu’on essaie d’installer dans le but d’amener l’Algérie à se débarrasser de sa réticence. Pour nos sources, le nord du Mali est une région qui s’est transformée au fil des mois en un terrain où évoluent une dizaine de services secrets et d’agents travaillant pour le compte des divers services de renseignements.

La menace est réelle

A Gao, à Tombouctou, au Kidal et même à Bamako, il était devenu difficile de distinguer les différents protagonistes et de savoir qui travaille pour qui. En prenant soin de renforcer le contrôle de ses frontières quitte à supporter des charges supplémentaires en matière de logistique et de mobilisation des troupes afin de sécuriser le pays et l’ensemble de ses sites sensibles, l’Algérie avait agi en toute conscience. Bien imprégnée des véritables enjeux stratégiques et économiques soulevés par la question sahélienne, les Algériens, qui avaient soutenu l’option du dialogue inter-malien savaient pertinemment qu’il va falloir crever l’abcès.

En accordant, en toute souveraineté son aval à l’aviation française d’utiliser son espace aérien, l’Algérie a d’abord surpris beaucoup de monde, à l’intérieur et à l’étranger. Mais lorsqu’on observe de près l’attitude algérienne, on constate qu’elle n’a pas été adoptée en désespoir de cause comme le soutiennent certains.

Elle était envisagée depuis le début de la crise, rassurent nos sources. Selon ceux-là même, «en intervenant militairement au Mali, François Hollande est en passe d’entraîner la France dans une aventure à grands risques». Il avait pourtant longuement critiqué ses prédécesseurs de droite, Chirac et Sarkozy, lorsque ces derniers avaient engagé l’armée française en Afghanistan pour lutter contre Al Qaîda. Résultat, le passage du plan Vigipirate au niveau rouge n’est qu’une première conséquence de l’intervention militaire française au Mali.

Aujourd’hui, la menace terroriste est plus perceptible sur le sol français, les autorités de ce pays ne manqueront pas de tordre le cou à certains principes démocratiques pour des «raisons» d’Etat. Aussi, paradoxal que cela puisse paraître, hier fortement critiquée quand elle était appliquée par l’Algérie durant les années 1990, l’option «sécuritaire» est aujourd’hui plus qu’envisagée par l’Elysée! Pays en crise, économiquement et socialement, la France socialiste s’est livrée pieds et poings liés à la volonté des groupes Total et Areva dont les intérêts au Mali et au Niger sont énormes.