La proximité de la célébration du 50ème anniversaires de l’indépendance nationale dans moins de 9 mois remet sur le tapis une vieille revendication de la classe politique et de la société algérienne dans sa globalité : c’est la mise au musée du FLN en tant que patrimoine commun à tous les algériens.
Mardi, c’est un groupe de députés, au total vingt deux, dont la plupart issus du FNA Moussa Touati en plus d’Ali Brahimi (ex RCD) ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils revendiquent la mise au musée du FLN. Pour cela, ils font une proposition d’amendement de la loi 99-07 relative au Moudjahid et au Chahid, à travers laquelle les deux prestigieux sigles de la révolution, FLN et ALN, seront ajoutés à la liste des symboles de la révolution.
Ali Brahimi, délégué par les signataires de l’initiative, souligne en préambule qu’il est » absurde que la déclaration du premier novembre 1954 soit consacrée comme symbole de la libération nationale, alors que le couple FLN/ALN qui en est à l’origine est ignoré « . Le but de la démarche de ces députés est d’ajouter les deux sigles, FLN, ALN aux neuf autres symboles visés par l’article 52 de la loi, qui sont l’hymne national « Kassaman », le Moudjahid, la veuve du Chahid et les haute faits de la révolution.
Protéger les symboles de la révolution

L’article 52 bis qu’ils proposent serait formulé ainsi » l’usage des mêmes noms, sigles et autres signes distinctifs appartenant aux organisations symboles de la révolution de libération nationale est prohibé. Les organisations dont les appellations et sigles utilisent ces symboles sont tenues d’y renoncer dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi ».
Les initiateurs de cette démarche mettent en avant la nécessité de mettre à l’abri des manipulations et usages politiques partisans ces deux symboles qui font partie de la mémoire collective de la révolution algérienne. » Les authentiques Moudjahiddines et les valeureux Chahid ont le droit de voir l’objet des sacrifices de leur jeunesse mis à l’abri des erreurs, fautes et dérives d’intérêts bien actuels.
C’est là le seul moyen de cultiver le respect de l’histoire de la Nation « , argumentent les auteurs de l’initiative qui se défendent par ailleurs de s’inscrire dans la guerre que livrent actuellement les redresseurs à la direction du FLN. Elle est « totalement étrangère aux conflits internes qui agitent le parti du FLN et n’est nullement dirigée contre ses militants que je respecte autant qu’ils me respectent. Ils ont leur vision et sont parfaitement en droit de s’organiser autour d’elle dès lors qu’ils ne s’approprient pas le capital commun du combat de tout un peuple « , tentent de convaincre les signataires de la proposition.
Curieusement, il y a trois jours, Belkhadem répondait par anticipation à cette proposition ». Etait-il déjà au parfum de cette initiative ? Le FLN historique appartient à tous les algériens, le FLN actuel appartient à ses militants », répondait-il sur les ondes de la radio. C’est dire que la direction actuelle n’est pas prête de rendre aux algériens ce qui leur appartient. Mohamed Boudiaf, même fort de sa légitimité historique, n’avait pas pu mettre le FLN au musée. Pourtant Hocine Ait Ahmed, Ahmed Ben Bella, pour ne citer que les historiques, n’ont eu de cesse de revendiquer eux aussi la restitution du prestigieux sigle à la mémoire collective.