Un gouvernement qui tarde et des citoyens en colère

Un gouvernement qui tarde et des citoyens en colère

Aujourd’hui, c’est la fin des vacances pour une grande partie des Algériens notamment, les travailleurs, les étudiants et les élèves. Ainsi, demain, ce sera le premier jour du retour à la dynamique sociale avec toutes ses charges qui s’annoncent déjà très lourdes.

Il s’agit notamment de la flambée des prix qui touche cette année même les affaires scolaires, la colère des jeunes chômeurs à cause de la chasse lancée contre l’informel, la grogne dans le secteur de l’Education et enfin un gouvernement paniqué qui attend la décision du Président Bouteflika sur son sort.

La préparation de la rentrée sociale a été évoquée par ce gouvernement qui est rentré de congé depuis le début du mois d’août mais avec un exécutif qui fonctionne depuis trois mois avec six ministères gérés par intérim en plus du département de la Justice qui connaît la même situation depuis cinq mois.

Concernant la gestion des affaires de l’Etat, apparemment, c’est la panique au niveau du gouvernement, le président Bouteflika doit prendre une décision dans les heures qui viennent sur l’avenir du gouvernement, car il serait non appréciable de tenir un Conseil des ministres prévu pour ce mois de septembre avec des ministères gérés par intérim.

A ce propos, nous apprenons d’une source bien informée que le chef de l’Etat n’a toujours pas convoqué ses ministres pour une réunion du Conseil des ministres alors que d’habitude ce dernier intervient durant la première semaine de la rentrée sociale.

Dans ce cadre, selon le site «TSA», «les ministres ont été destinataires, mardi 28 août, d’un télex urgent signé par El Mehdi Nouari, le chef de cabinet du Premier ministre, les informant du report de deux réunions : la 65e session du Conseil national de l’investissement (CNI) et le Conseil national des participations de l’État (CPE). La session du CNI est repoussée au 4 septembre et la tenue du CPE, sous la présidence du Premier ministre Ahmed Ouyahia, est reportée au 6 septembre».

Une situation qui se répercute sur le Parlement, car ce dernier ouvrira sa session d’automne, le 3 septembre sans que les députés soient informés sur l’agenda de travail. S’agissant de la paix sociale, le gouvernement essaye de maîtriser la situation à travers les assurances du premier argentier du pays, Karim Djoudi qui a affirmé mercredi dernier à Alger que la loi de finances 2013 prévoit un budget «de prudence» et non pas d’austérité, qui ne contient pas de restrictions sur la création de nouveaux postes budgétaires.

En marge du symposium des banques centrales africaines, le ministre a rassuré que le prochain budget de fonctionnement ne va pas opérer des coupes sur les transferts sociaux, ni même sur le soutien des prix des matières premières en plus du maintien des postes budgétaires.

Une annonce qui pourra assurer une partie de la paix sociale car toute la crainte est orientée vers les jeunes après l’opération de nettoyage des marchés informels. Ainsi, après une trêve durant le mois de ramdhan qui a vu une explosion dans ce marché, les autorités ont décidé de passer à l’acte mais sans alternative.

Pour ce qui est de la rentrée scolaire, les parents d’élèves affrontent la reprise des classes avec des poches épuisées par les dépenses des mois de ramdhan, l’Aïd, deux occasions durant lesquelles le gouvernement est resté impuissant devant la flambée des prix.

Mais ce n’est pas fini, car la majorité des travailleurs qui ont bénéficié de leurs salaires avant la fin du mois d’août à l’occasion de l’Aïd doivent attendre le versement des salaires de septembre et se débrouiller avec les moyens du bord. Toutefois, après les légumes, les viandes et les boissons ce sont les prix des affaires scolaires qui s’envolent. Cette situation a été constatée par des parents concernant les prix des cartables, des cahiers et des livres qui ont connu cette année une hausse vertigineuse.

Pour le secteur de l’Education, ce n’est pas fini, car la protestation est déjà là avec les sit-in menés par les candidats au concours de recrutement d’enseignants, la grève et les sit-in annoncés par les adjoints d’éducation dès le 9 septembre et la non-réception de plusieurs infrastructures, ce qui risque de voir cette année encore des classes surchargées. D’autres syndicats rejettent le nouveau statut particulier.

Pour ce qui est de la rentrée universitaire, la famille de l’Enseignement supérieur craint l’anarchie sachant que ce secteur est géré par intérim depuis trois mois. Les nouveaux bacheliers attendent leur prise en charge pédagogique et logistique par rapport, notamment à l’hébergement. Voilà, une rentrée sociale pas comme les précédentes.