Un front uni de l’opposition en construction, Les partisans de Benflis sortent leurs griffes

Un front uni de l’opposition en construction, Les partisans de Benflis sortent leurs griffes

Grande agitation dans le monde politique. Après la consternation, chacun cherche à faire barrage à Bouteflika. Les partis d’opposition semblent avoir compris qu’il faut faire front commun pour l’élection présidentielle. Tout en aiguisant leurs armes pour la présidentielle, ils appellent à voter pour Ali Benflis.

Tour à tour, El-Islah de Djahid Younsi, le FAN de Djamel Benabdesslem, le FNL de Mohamed Zerrouki, Jil Jadid de Sofiane Djilali, l’UFDS de Bahbouh, le PJM de Naïma Salhi, El-Fedjr El-Djadid de Benbaïbèche et éventuellement le MSP de Mokri ont appelé à voter pour Ali Benflis.



Grande agitation dans le monde politique. Après la consternation, chacun cherche à faire barrage à Bouteflika. Les partis d’opposition semblent avoir compris qu’il faut faire front commun pour l’élection présidentielle. Tout en aiguisant leurs armes pour la présidentielle, ils appellent à voter pour Ali Benflis.

Tour à tour, El-Islah de Djahid Younsi, le FAN de Djamel Benabdesslem, le FNL de Mohamed Zerrouki, Jil Jadid de Sofiane Djilali, l’UFDS de Bahbouh, le PJM de Naïma Salhi, El-Fedjr El-Djadid de Benbaïbèche et éventuellement le MSP de Mokri ont appelé à voter pour Ali Benflis. Même l’Association nationale des zaouïas qui a soutenu Bouteflika durant les trois dernières élections s’autorise aujourd’hui à rester neutre dans cette future bataille. Pour sa part, Taleb Ibrahimi ne voit aucun inconvénient à soutenir Benflis : «Je ne veux pas citer de noms. Je dis seulement que le changement est nécessaire et qu’il y a des noms qui peuvent jouer ce rôle, dont Ali Benflis» a-t-il déclaré hier.

Quand on sait que l’opposition était jusque-là minée par une guéguerre de leadership, on peut considérer cette «candidature unique» comme un exploit. Mais surtout une volonté affichée de mettre fin à une dispersion des forces qui a toujours desservi l’opposition au point de la décrédibiliser aux yeux des électeurs. Mais l’arbre de cette coalition ne doit pas cacher la forêt des contradictions restant encore à lever au sein de l’opposition. Car, s’il faut saluer le consensus qui se fait autour de la personne de Benflis, force est de constater que cette situation brouille quelque peu la candidature de Benflis par ceux-là mêmes qui appellent au boycott.

Faire bloc contre le candidat du pouvoir

Il n’y a pas que les partisans du président Bouteflika qui sont contre les appels au boycott. Ceux d’Ali Benflis aussi. Jeudi dernier, des partis politiques ont tenu une réunion à Alger, soldée par un appel à une large participation pour permettre au peuple «de préserver sa voix et éviter que sa volonté ne soit confisquée». Cette rencontre organisée à l’initiative de Fadjr El-Djadid, le parti de Tahar Benbaïbèche, considère en effet que le boycott «n’est pas la solution pour changer le régime et risque d’ouvrir la voie à tous types de dépassements», comme indiqué dans un communiqué à l’issue de la rencontre.

Le président du FAN, Djamel Benabdeslam, a appelé les citoyens et les citoyennes «à se rendre en force aux urnes le 17 avril afin d’empêcher toute forme de fraude et de préserver leurs voix», cherchant à convaincre que «le boycott n’est pas la solution pour concrétiser le changement». Pour lui, il est aujourd’hui de la responsabilité des partis politiques de faire un travail de sensibilisation «pour sortir de la dure réalité qu’ils vivent et pour décider du sort de l’Algérie». La présidente du Parti de la justice et du manifeste (PJM), Naïma Salhi, abonde dans le même sens en soulignant que le boycott «n’est pas dans l’intérêt du peuple».

Puis de convenir que la mission des ces partis pro-Benflis «consiste aujourd’hui à lancer une action de proximité et de sensibilisation auprès des citoyens sur la nécessité de voter et de ne pas boycotter l’élection, ainsi que sur la réalité politique et socioéconomique». Tahar Benbaïbèche, en organisateur de la rencontre, a présenté sa vision de la situation politique et sociale actuelle qu’il a qualifiée de «difficile et complexe».

Raison pour laquelle il a dénoncé «certains partis politiques qui utilisent les échéances électorales pour servir leurs intérêts personnels, sans tenir compte de l’intérêt général du peuple et de l’Etat». Le mouvement El-Infitah qui n’était pas présent jeudi à la réunion a annoncé néanmoins son soutien à la candidature de Benflis.

Lors d’une rencontre regroupant les membres du conseil national de 25 wilayas, le président du mouvement, Omar Bouacha, a expliqué que cette décision «s’inscrit en droite ligne des initiatives à même de permettre d’opérer le changement au sein de la société et de consacrer les principes de démocratie et de pluralisme ainsi que le principe d’alternance au pouvoir».

La première action de la Coordination nationale des partis politiques et des personnalités nationales pour le boycott de la présidentielle consistera en un sit-in qui se tiendra ce mercredi à 11 heures au niveau du monument aux Martyrs, a-t-elle annoncé vendredi dernier dans un communiqué. Les membres de cette coordination, composée notamment du RCD et du MSP, évoquent également l’organisation d’un meeting populaire à la salle Harcha à Alger pour appeler les citoyens à boycotter l’élection et font porter la responsabilité de l’attribution d’une autorisation à l’autorité publique. Renouvelant leur appel aux candidats pour se retirer de la «mascarade électorale», les membres de la coordination appellent le peuple algérien à boycotter l’élection qui «consacre la médiocrité «, la «fraude» et la «corruption».

Les partis politiques et personnalités faisant partie de cette coordination comptent installer une commission mixte chargée de préparer une «conférence nationale de dialogue autour de l’avenir de l’Algérie et des mécanismes de transition démocratique». Enfin, ils affirment rejeter la politique de «l’aggravation» et de «fabrication des événements», notamment dans «certaines régions du pays, et de celle de faire passer des projets politiques en mettant les citoyens devant le fait accompli».