« il est tout à fait indispensable de comprendre les raisons qui ont fait du fils de Mahieddine un leader d’une trempe rare, dans l’histoire du Maghreb et du monde musulman. »
Après le lancement, par l’Entreprise publique de la télévision, du tournage d’un feuilleton de 30 épisodes sur le leader du mouvement réformateur, Abdelhamid Benbadis (mis en scène par Amar Mohcen sur un texte de Zhor Ounissi et un scénario signé Rabah Drif), c’est au tour du fondateur de l’État algérien contemporain, l’Emir Abdelkader, de susciter une pareille production. Cet intérêt est porté au plus haut point par une grosse pointure des « Dramas » syriens, le producteur Amine Al-Chikhaoui. Ce dernier a animé, samedi dernier, un point de presse organisé par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) à Dar Abdellatif à Alger. « L’idée n’est évidemment pas de revenir sur la biographie et les hauts faits d’arme de cette grande figure arabe et musulmane à la renommée planétaire. Pour moi, il faut aller plus loin que ça, en s’immergeant dans sa personnalité pour chercher ses racines, ses forces, ses faiblesses, sa philosophie », a expliqué le cinéaste. Il a affirmé également un égal intérêt pour les non moins célèbres et braves compagnons de l’Emir. Pour M.Chikhaoui, « il est tout à fait indispensable de comprendre les raisons qui ont fait du fils de Mahieddine un leader d’une trempe rare, dans l’histoire du Maghreb et du monde musulman. » Conscient de l’importance du sujet, il s’étalera également sur la situation des feuilletons algériens. À ce propos, il a plaidé pour le dépassement des frontières algériennes pour aller conquérir des téléspectateurs arabes.
Il a balayé d’un revers de main les idées reçues au sujet du dialecte algérien qui serait « inintelligible » dans le monde arabe. « Des efforts pourraient être fournis afin de mieux faire connaître la variété et la richesse des séries made in Algeria », a-t-il soutenu. Le cinéaste a évoqué un contexte mondial favorable, conforté par l’ouverture médiatique et économique en Algérie ou dans plusieurs pays arabes. Raison pour laquelle il a appelé les producteurs algériens à s’investir dans la promotion des séries algériennes et à revendiquer un part dans ce marché.
Le feuilleton sort la tête de l’eau
Le genre commence en quelque sorte à sortir sa tête de l’eau. « Entre 30 et 35 feuilletons ont été produits pendant une année. Cela reste plus ou moins loin du taux de 70 productions/an dans le passé », a-t-il précisé. Peu porté sur l’esthétique du show- biz présidant aujourd’hui pratiquement toutes les créations audiovisuelles du genre, Amine Al Chikhaoui a pour première obsession la transmission du message par le fond, le scénario de qualité. Plus redoutable que les armes de guerre les plus sophistiquées, la télévision et le feuilleton, notamment, sont le meilleur atout pour une société. C’est un vecteur efficace pour défendre et promouvoir tout à la fois, sa culture, son histoire et son patrimoine.