Travaillant dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte en 2004, un scientifique, Florent de Vathaire, a jugé probable, un lien entre les retombées radioactives liées aux essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie et les cancers de militaires qui y étaient basés.
Cité mardi par le journal Le Parisien, cet expert a travaillé pendant des années sur les conséquences pour les personnes civiles et militaires qui assistaient aux essais nucléaires français. Ces révélations constituent un pas majeur vers la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français, selon le journal français qui parle d’une « étape décisive pour les 150.000 victimes potentielles de ces essais.
Florent de Vathaire qui a expertisé 15 personnes en Algérie et en Polynésie, a conclu un lien probable pour 6 personnes. « En rassemblant de nombreux éléments, j’ai pu construire un faisceau de présomptions qui permet de dire que le lien entre les retombées radioactives et les maladies est vraisemblable pour certains des cas expertisés » a indiqué l’expert
Ces premiers éléments de réponse n’emballent pas outre mesure les familles des victimes et leurs avocats qui préfèrent attendre des preuves de causalité directe entre les essais nucléaires et les maladies. Mais ils estiment que les révélations faites par cet expert peuvent les aider à réclamer la déclassification de dossiers secret-défense qui n’ont pas été exploité par l’expert.
« C’est un élément fort qui va peut-être enfin obliger l’armée à fournir toutes les informations sur les militaires ou les civils présents lors des tirs, et pour qui les dossiers sont incomplets », estime une avocate parisienne qui suit ce dossier.
La France a promulgué en 2010 une loi sur la reconnaissance et l’indemnisation des victimes de ces essais menés dans le Sahara algérien dans les années soixante et en Polynésie jusqu’en 1996.
En Algérie, où le nombre de victimes reste à ce jour inconnu, on continue à réclamer les archives françaises concernant ces essais pour localiser les zones à risque et protéger l’environnement et la population. Car les explosions nucléaires françaises continuent, des décennies plus tard, à faire des victimes en Algérie. Il s’agira aussi de pouvoir revendiquer une indemnisation pour les victimes dans le cadre de cette loi de 2010.