Un exécutif agricole pour chaque wilaya

Un exécutif agricole pour chaque wilaya

Il s’agit d’une instance qui regroupera tous les acteurs

La restructuration et la réorganisation du secteur agricole, initié il y a quelques années par le département de M. Benaïssa, se poursuit. Après la réhabilitation des offices et la renaissance de conseils par filières, le ministre a proposé la création de conseils exécutifs de l’agriculture dans chaque wilaya. L’opération a été lancée à partir de M’sila qui s’est dotée désormais de son exécutif agricole.

Cette instance regroupe tous les acteurs qui interviennent dans le secteur localement. Cette structure a pour rôle de mettre en synergie tous les intervenants afin de renforcer la circulation de l’information quant aux moyens mobilisés par l’État et le privé pour concrétiser l’objectif du développement intégré. Tous les membres de cet exécutif se réuniront une fois/mois et contribueront à valoriser les potentialités de chaque wilaya.

Toutes les wilayas sont ainsi tenues de mettre en place leur exécutif agricole dans les prochains jours. Cette action, qui se généralisera dans toutes les régions, peut être décentralisée à l’échelle de la daïra, voire de la commune.

Sur un autre registre, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, le Dr Rachid Benaïssa, voit en l’entraide, la coopération et la mutualité une des solutions pour améliorer davantage la sécurité alimentaire en Algérie. Il appelle, pour cela, tous les acteurs afin de faire preuve de mobilisation. Le Dr Rachid Benaïssa soutient mordicus qu’assurer une alimentation suffisante pour les populations relève de la souveraineté nationale. La politique du renouveau agricole et rural intègre cet objectif. La stratégie adoptée par le département de l’agriculture a pour fondements, entre autres, la liberté d’initiative consacrée au profit de tous les intervenants dans les différentes filières. “La liberté d’initiative est une réalité”, souligne Rachid Benaïssa. Ce constat, il a dû le vérifier au fil de ses visites dans les diverses contrées du pays.

C’est au tour de la wilaya de M’sila de recevoir le ministre à l’occasion d’une visite de travail de deux jours qui l’a conduit vers plusieurs localités. À travers les divers exploitations qu’il a inspectées, le Dr Benaïssa a constaté que l’agriculteur s’est réconcilié réellement avec sa terre. Le retour des familles qui ont fui le terrorisme vers leurs territoires s’est effectué de manière naturelle. Dix années plus tard, les citoyens reprennent leurs propriétés. Mieux, ils cherchent à y améliorer leurs conditions de vie, ce qui dénote leur décision de se stabiliser définitivement dans ces zones.

Les occupants des espaces ruraux de la wilaya de M’sila revendiquent, à l’instar de ceux des autres régions, un meilleur mode de vie.

Au cours d’une réunion avec le ministre, les représentants de la société civile reconnaissent le soutien apporté par les pouvoirs publics au monde rural. Ils n’hésitent pas, toutefois, à évoquer quelques problèmes au sein de ces zones qu’ils jugent “enclavées”. Outre les contraintes des routes, ils déplorent un manque d’habitat rural.

Un autre intervenant demande la création d’un marché régional afin qu’il puisse écouler ses légumes qui n’ont pas trouvé acheteur. Il a cité l’exemple de la carotte, de bonne qualité, affichée à 7 DA/kg par l’agriculteur. Face à cette difficulté, le ministre a, aussitôt, chargé le directeur général de la société Proda pour acheter des quantités de ce produit à 10 DA/kg.

Celles-ci seront ainsi stockées et mises sur le marché le jour où sa rareté ou la hausse de son prix seront avérées.

L’autre problématique soulignée par les agriculteurs, a trait à l’électricité agricole qui, semble-t-il, fait défaut dans certaines localités rurales. Toutes ces contraintes trouveront des solutions, promet le ministre, néanmoins, leur règlement se fera, précise-t-il, de façon progressive, méthodique, sérieuse et objective.

Par ailleurs, les résultats acceptables réalisés par la wilaya en matière de production agricole n’ont pas empêché le ministre de mettre les dirigeants du secteur devant leurs responsabilités : “Ces résultats reflètent-ils les potentialités que recèle la wilaya ?”, s’est-ils interrogé.

Le chiffre d’affaires de 45 milliards de dinars, réalisé par M’sila en termes de production agricole, la place au 13e rang dans le classement des wilayas. “Cette place, correspond-elle, à votre wilaya ?”, demande Rachid Benaïssa aux présents. Cette interrogation se veut, en fait, une façon parmi tant d’autres de dire à l’assistance que M’sila peut mieux faire.

Il en veut pour preuve les taux de 3% qui représente la participation de la wilaya dans la sécurité alimentaire du pays. La croissance de 10,99% concrétisée en 2011 par le secteur agricole, laquelle est proche de la moyenne nationale qui est de 10,56%, confère à M’sila la 21e place. Un résultat acceptable mais qui, selon les dires du ministre, peut être amélioré facilement. Son argument, il le puise dans le 136 000 hectares de surface agricole utile (SAU) inexploités, seulement, sur un total de 277 000 ha.

Sur un autre registre, il y a lieu de noter la tendance vers la diversification de la production animale, observée actuellement dans la wilaya. M’sila, qui est réputée pour sa belle race de moutons, s’intéresse petit à petit à la production bovine et avicole.

B. K