Le conflit entre la Présidence et le DRS “est bien réel, selon moi”. Une affirmation lâchée, hier, par l’ex-officier de renseignement, Mohamed Khalfaoui, sur la chaîne privée Ennahar TV. Commentant les derniers changements, décidés par la Présidence, dans les structures du DRS, l’ex-membre de la boîte n’a pas caché sa désapprobation. “Ça a dépassé le stade des différences de visions et c’est devenu un problème de personnes”, a-t-il affirmé, sans citer le nom de Bouteflika ou celui du patron des services, “Toufik”. L’auteur du Le renseignement, enjeu d’une guerre silencieuse (Éditions Sarah, novembre 2014), comme pour tirer la sonnette d’alarme, estime que le conflit entre “les deux institutions va engendrer un dysfonctionnement et, à ce moment-là, ce sera dangereux”.
Commentant la récente dissolution (annoncée par plusieurs médias) de l’une des plus importantes structures du DRS, en l’occurrence le GIS (Groupe d’interventions spéciales), Mohamed Khalfaoui a indiqué qu’il n’arrivait pas à trouver une explication à cette décision. “Si on dissout une structure, c’est qu’elle est donc inutile !”, s’est-il exclamé avant de rappeler que “le GIS est une force qui a démontré sa capacité sur le terrain, surtout dans la lutte antiterroriste, et qui était préparée pour des missions spéciales, ce qui est la raison de sa création”. L’ancien officier du DRS, à la retraite depuis 2005, a martelé que “tous les services de renseignement du monde ont leur groupe de forces spéciales” et de demander des éclaircissements. “Que ceux qui ont dissous cette structure nous donnent une explication !”
Celui qui est considéré comme un expert militaire a également évoqué le rôle de l’armée “qui est impliquée dans la lutte antiterroriste et dans la lutte contre le trafic aux frontières”. En guise de conclusion, le colonel à la retraite n’a pas hésité à lancer un avertissement en disant qu’à ce rythme, “l’ANP va vers une guerre d’usure… Attention !”
S.K.
