Un euro s’échange contre 182 dinars: Un nouveau pic historique !

Un euro s’échange contre 182 dinars: Un nouveau pic historique !

La valeur du dinar ne cesse de dégringoler face aux devises européenne et américaine au niveau du «marché de change» du Square Port-Saïd d’Alger. Hier, à la vente, un euro s’échangeait contre 182 DA, un dollar américain valait 166 dinars et une livre sterling coûtait pas moins de 245 dinars algériens.

Des records jamais atteints depuis l’indépendance du pays. Sur les cotations hebdomadaires des billets de banque et des chèques de voyage publiés par la Banque d’Algérie, la valeur du dollar est fixée à 105,47 DA à l’achat et à 111,91 DA à la vente. Il y a un mois (cotations allant du 22 au 28 novembre), le dollar valait 106,56 DA à l’achat et 113,07 DA à la vente, alors que l’euro était coté à 113,47 DA à l’achat et 120,44 DA à la vente.En fait, malgré la fin des fêtes de fin d’année, qui habituellement portent les devises à la hausse, les principales devises ont maintenu le cap, voire accélérer la cadence en ce début d’année.

Selon les observateurs, les raisons de cette dégringolade sont multiples. Il y a d’abord le recul de la valeur du dinar au change officiel, due essentiellement à la chute des prix du pétrole, qui lui tourne ces derniers jours autour des 30 dollars/baril avec possibilité de céder davantage avec le retour de l’Iran sur le marché pétrolier après la levée des sanctions des pays occidentaux sur Téhéran.

Le second facteur est plutôt endogène à l’économie nationale et aux dernières mesures prises par le gouvernement et entrées en vigueur depuis le début de l’année, à savoir la mise en place de licences d’importation pour certains produits dont les véhicules, le ciment et le rond à béton. En guise de préparation à répondre à ces nouvelles exigences, les importateurs sont en phase de mobiliser donc les ressources en devises.

A ces facteurs essentiels viennent se greffer des paramètres tels que la raréfaction de la ressource en devises, notamment avec le recul du nombre de retraités de France, à cause de l’âge, et aussi la volonté des Algériens à constituer des épargnes, plutôt en devises, vu que le dinar perd sa valeur à vue d’œil.

La période des soldes d’hiver en France et partout ailleurs en Europe, qui débute pour la plupart de ces pays en janvier, connaît aussi un départ «massif» d’une catégorie de la société algérienne. Ce phénomène devenu habituel depuis quelques années maintenant, favorise le maintien des valeurs des devises à la hausse par rapport à la monnaie nationale, même une fois les fêtes de fin d’année terminées.

Si le dinar chute dangereusement par rapport aux monnaies de change internationales, cela peut être traduit par un affaiblissement de l’économie algérienne d’une façon générale ; les retombées de cette dégringolade que personne n’est en mesure de savoir quand elle s’arrêtera influent terriblement sur les bourses des citoyens contraints de payer leurs études, des soins ou des visites familiales à l’étranger de plus en plus cher.