Selon les observateurs, les raisons de cette dégringolade sont multiples. Il y a d’abord le recul de la valeur du dinar au change officiel, due essentiellement à la chute des prix du pétrole, qui lui tourne ces derniers jours autour des 30 dollars/baril avec possibilité de céder davantage avec le retour de l’Iran sur le marché pétrolier après la levée des sanctions des pays occidentaux sur Téhéran.
Le second facteur est plutôt endogène à l’économie nationale et aux dernières mesures prises par le gouvernement et entrées en vigueur depuis le début de l’année, à savoir la mise en place de licences d’importation pour certains produits dont les véhicules, le ciment et le rond à béton. En guise de préparation à répondre à ces nouvelles exigences, les importateurs sont en phase de mobiliser donc les ressources en devises.
A ces facteurs essentiels viennent se greffer des paramètres tels que la raréfaction de la ressource en devises, notamment avec le recul du nombre de retraités de France, à cause de l’âge, et aussi la volonté des Algériens à constituer des épargnes, plutôt en devises, vu que le dinar perd sa valeur à vue d’œil.
La période des soldes d’hiver en France et partout ailleurs en Europe, qui débute pour la plupart de ces pays en janvier, connaît aussi un départ «massif» d’une catégorie de la société algérienne. Ce phénomène devenu habituel depuis quelques années maintenant, favorise le maintien des valeurs des devises à la hausse par rapport à la monnaie nationale, même une fois les fêtes de fin d’année terminées.
Si le dinar chute dangereusement par rapport aux monnaies de change internationales, cela peut être traduit par un affaiblissement de l’économie algérienne d’une façon générale ; les retombées de cette dégringolade que personne n’est en mesure de savoir quand elle s’arrêtera influent terriblement sur les bourses des citoyens contraints de payer leurs études, des soins ou des visites familiales à l’étranger de plus en plus cher.