Un entraîneur pour les Verts

Un entraîneur pour les Verts

La sélection nationale de football est sans entraîneur depuis le départ du Français Christian Gourcuff. Les recruteurs, surtout ceux dont ce n’est pas le métier, se sont donc mis au «boulot». Personne ne leur a demandé de trouver un sélectionneur pour les Verts mais on a fini par leur «accorder ça», maintenant que le poste est vacant, puisqu’ils ont commencé leur «prospection» bien avant, alors que l’entraîneur national était encore en activité.

Certains s’y sont même mis dans la foulée de… sa nomination pour lui trouver un remplaçant. Bien sûr, la sélection nationale mérite un sélectionneur d’un autre niveau, qui soit à la hauteur de ses derniers résultats et naturellement des nouveaux objectifs qu’elle devrait naturellement ambitionner. On pouvait au moins espérer que le nouvel entraîneur de l’EN soit d’un rang supérieur à celui de son prédécesseur. Mais voilà, au lieu d’aller chercher un technicien avec de meilleures compétences et des états de service plus étoffés, on a préféré trouver quelqu’un de plus… tranquille ! C’est qu’avec la forte personnalité d’Hallilozic, la marge de manœuvre de la fédération était bien réduite, quand on sait qu’il n’a jamais été question pour son premier responsable de se tenir en dehors de la gestion technique de la sélection, notamment en ce qui concerne le choix des joueurs.

Et on a beau suggérer que le Bosnien est parti de son propre gré, tout le monde sait qu’on l’a poussé vers la porte de sortie. Et l’histoire a recommencé avec le Français, qui a dû montrer qu’il n’est finalement pas si «tranquille» qu’on le pensait.

Pour qu’un entraîneur qui n’a comme parcours professionnel à faire valoir que le sombre club de Lorient abandonne la meilleure sélection d’Afrique à l’orée d’une coupe continentale et d’une proche perspective de coupe du monde, c’est que la coupe est à nouveau pleine. Et les recruteurs, dont ce n’est pas le métier, ont trop bien compris la situation pour aller plus haut dans leurs offres de services.

C’est pour cela qu’ils ne vont pas chercher trop loin. Ils savent la petite ambition de la fédération et proposent des «profils» qui vont avec. Il est quand même curieux que dans la ruée vers les placements, pas un seul entraîneur de haut niveau, en dehors de quelques «has been» grabataires, ne soit proposé.

Pour une sélection qui veut gagner la Coupe d’Afrique des nations et se qualifier à la Coupe du monde en faisant mieux qu’au Brésil, pour une équipe qui roule sur l’or des sponsors et de l’Etat, il faudra chercher d’autres raisons de ne pas engager un technicien de haut vol que des considérations de trésorerie. Et quand on sait que ça parle encore d’entraîneur algérien, il y a de quoi s’inquiéter pour cette équipe. A moins qu’on ne cherche encore un entraîneur tranquille. Difficile à trouver, à un certain niveau.