Que s’est-il passé à l’aéroport d’Alger durant plus de 30 heures concernant le petit Ethan, qui n’aurait dû y faire escale que quelques heures avant de regagner Toulouse-Blagnac le samedi 9 août dans l’après-midi ? Au lieu de cela, l’enfant de 9 ans n’a été rendu à ses parents que le lendemain soir, par un vol ayant atterri à 18 heures ! Près d’une semaine plus tard, Nathalie et Maximilien Z., les parents d’Ethan, ne comprennent toujours pas ce qu’il s’est passé. «On est en colère contre la compagnie Air Algérie, qui ne nous a jamais donné la moindre information concernant notre fils. Celui-ci montre des signes de perturbation, il est agacé quand on lui parle de cette histoire», indique Nathalie Z.
Samedi 9 août, Ethan, qui séjourne à Ouagadougou depuis un mois et demi avec sa grand-mère installée là-bas, quitte l’aéroport burkinabé pour Alger après avoir été accompagné par celle-ci. Il est prévu une escale à Alger et l’enfant mineur sera comme il se doit pris en charge par le personnel de la compagnie aérienne. Sauf que l’avion décolle avec plus de 3 h 30 de retard (en pleine nuit) et que le gamin rate sa correspondance pour Toulouse. C’est là que commence l’aventure pour Ethan et ses parents, qui ne parviendront jamais à communiquer, ces derniers ne recevant aucune information d’Air Algérie. «Ne t’inquiète pas, ils t’appelleront», avait pourtant certifié la grand-mère à sa fille (la maman d’Ethan) au moment du vol retardé à Ouagadougou. «Ethan a aussi essayé de nous appeler en montrant sur un papier notre numéro, mais personne n’a répondu à sa sollicitation, pourquoi ?», interroge sa mère.
Réclamation contre Air Algérie
Devant le silence assourdissant de la compagnie aérienne, et alors qu’Ethan est retenu à Alger sans certitude de pouvoir décoller pour Toulouse (et quand ?), ses parents décident d’alerter l’ambassade de France à Ouagadougou, lequel ne parvient pas non plus à joindre les personnels d’Air Algérie. Tandis qu’à Blagnac, où le comptoir d’Air Algérie est désertique (c’est désormais le cas lorsqu’aucun vol n’est au départ ou à l’arrivée), la famille d’Ethan apprend soudain que le gamin ne serait jamais parti de… Ouagadougou ! Une information démentie par la police des airs, elle aussi saisie, et qui depuis Bordeaux confirme qu’Ethan est bien monté dans l’avion à Ouagadougou. Mais après, on ne sait plus. Une police alors sollicitée une seconde fois et qui interpelle le superviseur d’Air Algérie sur fond de menace de disparition d’enfant.
«On était paniqué et on se demandait où était notre fils», raconte encore toute ému Nathalie Z. Elle et son mari ont alors porté réclamation contre Air Algérie pour défaut d’information et non prise en charge de leur enfant mineur, celui-ci ayant été contraint de dormir sur deux chaises dans l’aéroport ou encore n’ayant pu se rendre aux toilettes comme il le souhaitait. «Ils ont laissé Ethan dans une grande détresse. En plus, il a manqué son traitement anti-paludisme…», grommelle sa maman.
Xavier Hurtevent