Quoi de plus normal que de trouver son courrier dans sa boîte aux lettres ? Malheureusement ce n’est plus le cas, puisque le facteur se fait tant désirer et le citoyen est révolté.
Quoi de plus grave qu’un courrier qui n’arrive jamais chez son destinataire, un mandat que le bénéficiaire recherche depuis 19 mois, un colis postal qui est remis au destinataire dans un état lamentable.
C’est à peu près la situation que nous avons relevée lors d’une virée à travers plusieurs bureaux d’Algérie Poste de la capitale.
La première victime que nous avons rencontrée, se trouvait au bureau de poste de la localité d’Aïn Naâdja dans la commune de Gué de Constantine. Un citoyen qui est souvent là, dans le but d’attirer l’attention des responsables de cette agence postale quant à son courrier qui n’arrive jamais à «bon port».
«Depuis que j’habite ce quartier, je ne reçois presque jamais mon courrier. Lorsque je formule une réclamation verbale, en guise de réponse je reçois : ‘’Faites une réclamation écrite.’’ Lorsque celle-ci est établie, je ne reçois jamais de réponse. Allez comprendre quelque chose», nous dit-il ébahi. Poussant un peu plus loin nos investigations, nous avons déduit que ce citoyen ne risque jamais de retrouver son courrier. Et pour cause ! Au niveau du quartier de notre interlocuteur à Diar El-Khedma, le facteur dépose tout le courrier de la cité dans une boîte aux lettres collective, accrochée aux grilles de la mosquée.
Cette boîte aux lettres qui ne ferme pas, est à la portée de toute personne, y compris des enfants qui satisfont souvent leur curiosité en y fouinant. «Cette boîte aux lettres est un moindre mal.
Avant sa mise en place, le facteur ne venait jamais, et notre courrier faisait l’objet d’un retour à l’envoyeur avec la mention n’habite pas à l’adresse indiquée», témoigne un riverain. C’est au niveau de l’agence d’Algérie Poste de Réghaïa que nous rencontrons un citoyen en colère devant une agence postale en éternelle réfection.
Ce citoyen ne cesse de jeter son dévolu sur l’agence d’Algérie. «Cela fait 19 mois que j’attends un mandat adressé par mon fils à sa maman, de Laghouat. Entre temps, mon épouse est décédée et le mandat a disparu», raconte ce quinquagénaire qui ne baisse pas les bras pour autant. «Nous sommes, mon fils et moi, ballottés entre les bureaux de poste de Laghouat et de Réghaïa Une fois, j’ai pensé que mon calvaire avait pris fin. Un agent m’ayant assuré que le mandat a été retrouvé. Je n’avais qu’à patienter chez moi», dit-il encore. «J’ai attendu plusieurs mois, il n’est toujours pas arrivé», ajoute notre interlocuteur en promettant de poursuivre les recherches jusqu’à la récupération de ce fameux mandat. «Sauf si la mort m’emporte, », conclut-il.
R.Kh
