Un double attentat fait près de 30 morts à Istanbul, la Turquie décrète une journée de deuil

Un double attentat fait près de 30 morts à Istanbul, la Turquie décrète une journée de deuil

Au moins 29 personnes, pour la plupart des policiers, ont été tuées et 166 blessées samedi 10 décembre au soir dans un double attentat qui a frappé le coeur d’Istanbul en Turquie, ville secouée cette année par plusieurs attaques liées à la rébellion kurde ou aux jihadistes. La Turquie décrète une journée de deuil après le double attentat d’Istanbul.

Une voiture piégée a frappé un car de transport des forces anti-émeute près du stade de l’équipe de football de Besiktas et un kamikaze s’est ensuite fait exploser au milieu d’un groupe de policiers dans un parc voisin, selon les autorités.

Au moins 27 policiers et deux civils ont été tués et 166 personnes blessées dans les deux déflagrations qui se sont produites à 45 secondes d’intervalle, a déclaré le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu. Selon lui, les explosions se sont produites à 22h29 (20h29 en France), après le départ des supporters ayant assisté au match qui opposait samedi soir Besiktas à Bursaspor à la Vodafone Arena.

Dans un quartier très fréquenté

Il s’agit d’une « attaque terroriste qui visait clairement les forces de police antiémeute », a affirmé le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus. « Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme », a réagi le président Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué.

Le double attentat a frappé un quartier touristique d’Istanbul, situé entre l’emblématique place Taksim et l’ancien palais de Dolmabahçe, sur la rive européenne de cette mégalopole dont l’attractivité avait déjà été entamée par plusieurs autres attentats cette année. Les explosions se sont produites dans un quartier très fréquenté, au croisement d’importants axes routiers et de lignes de transport en commun.

Après les explosions, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, déployant un hélicoptère et des policiers qui, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, ont empêché tout passage. Les autorités ont interdit de diffuser des images liées à l’attaque, une mesure prise après chaque attentat.

Süleyman Soylu a annoncé que 10 personnes avaient été placées en garde à vue en lien avec ce double attentat. « Il apparaît que ces explosions (…) avaient pour but de causer le plus grand nombre possible de victimes », a souligné Erdogan.

« Des terroristes (…) ont attaqué nos forces de sécurité héroïques qui assuraient la sécurité de nos supporters et des supporters de l’équipe visiteuse Bursaspor. (…) Nous nous dresserons contre ces lâches », a réagi le club de Besiktas dans un communiqué.

L’attentat n’a pas été revendiqué

La Turquie est la cible de nombreuses attaques liées à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribuées au groupe Etat islamique (EI), attaques qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara. L’attaque de samedi n’a pas encore été revendiquée.

Membre de la coalition internationale qui combat l’EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les jihadistes vers le sud.

Plusieurs pays européens ont condamné cette attaque et exprimé leur solidarité avec la Turquie. « La France apporte son plein soutien à la Turquie dans cette nouvelle épreuve », a déclaré son président François Hollande, tandis que le Royaume-Uni s’est dit, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, « déterminé à travailler avec la Turquie pour combattre le terrorisme ».