Un des fils Kadhafi est arrivé à Niamey, au Niger

Un des fils Kadhafi est arrivé à Niamey, au Niger

Le fils aîné du Guide déchu libyen est arrivé mardi dans la capitale du Niger. Alors que le CNT s’apprête à lancer une nouvelle offensive sur Bani Walid, des centaines de civils fuient la dernière poche de résistance kadhafiste. Le point sur la situation.

Saadi Kadhafi est arrivé dans le nord du Niger

Saadi Kadhafi, un fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi entré dans le nord du Niger dimanche, est arrivé mardi soir dans la capitale Niamey, où il sera «sous bonne garde» des forces de sécurité nigériennes, selon une source gouvernementale nigérienne.

Il a voyagé à bord d’un avion C-130 de l’armée nigérienne parti de l’aéroport d’Agadez , où avait été mis en place un impressionnant dispositif de sécurité. Après son arrivée dimanche avec huit autres proches du «Guide» déchu, Saadi Kadhafi avait été hébergé à la résidence du gouverneur d’Agadez. Les Etats-Unis avaient affirmé qu’il était «retenu dans une résidence officielle d’Etat», dans une situation comparable à «une assignation à résidence». Mais Niamey a évoqué une «surveillance» et non une «détention» des 32 pro-Kadhafi réfugiés sur son sol.

Le Niger, qui a officiellement reconnu le Conseil national de transition (CNT) libyen, a invoqué des raisons «humanitaires» pour l’accueil des pro-Kadhafi. Il a promis de respecter ses engagements auprès de la justice internationale concernant des pro-Kadhafi recherchés et réfugiés sur son territoire.

• Des civils fuient Bani Walid

Selon l’Express.fr , des centaines de civils libyens ont fui mardi Bani Walid, fief kadhafiste situé à 150 km au sud-est de Tripoli contre lequel les forces du CNT prévoient de lancer une offensive d’envergure ces prochains jours. Les forces du CNT, qui ont pris Tripoli fin août, ont rencontré une vive résistance lors de cinq jours de combats à Bani Walid. Avec Syrte, ville natale de Kadhafi sur la côte méditerranéenne, et Sebha, en plein désert dans le Sud, Bani Walid est la dernière poche de résistance des partisans de l’ancien homme fort de Libye.

Des habitants de Bani Walid fuient le fief des pro-Kadhafi.

Des familles, retenues pendant des semaines dans la ville, ont commencé à s’échapper après que les forces kadhafistes ont quitté certains points de contrôle dans les faubourgs.

Des messages radio avaient été diffusés pour avertir les partisans de Kadhafi qu’ils avaient deux jours pour quitter la ville avant le déclenchement d’une grande offensive.Toutefois, les commandants hésitent toujours à lancer leurs troupes sur ce vaste oasis qui compte 52 villages et 100.000 habitants, la plupart armés. Et la bataille pour Syrte semble encore moins bien engagée, les combattants pro-CNT massés sur la route côtière à l’est comme à l’ouest étant encore à des dizaines de kilomètres de leur cible.

Les avions de l’Otan ont cependant poursuivi leurs frappes mardi, essentiellement autour de Syrte et de Waddan, dans l’oasis de Djofra.

• Non lieu en Tunisie pour un proche de Kadhafi

La justice tunisienne a elle prononcé mardi un non-lieu en faveur d’un proche du colonel, le commandant Khouildi Hamidi, poursuivi pour entrée illégale sur le territoire tunisien après son interpellation le 7 septembre à l’aéroport de Tunis. Le général libyen a déclaré aux juges n’avoir pas trouvé d’autres moyens de fuir, faisant valoir qu’il faisait l’objet de «menaces physiques».

• Les rebelles aussi commettent des crimes de guerre

Les troupes fidèles à Kadhafi ne seraient pas les seules à avoir commis des crimes de guerre en Libye: les forces rebelles se sont également rendues coupables d’exécutions sommaires et d’actes de torture, affirme Amnesty International dans un rapport publié mardi. Le rapport souligne toutefois que les pro-Kadhafi sont responsables d’actes plus graves et plus nombreux, qui pourraient s’apparenter à des crimes contre l’humanité.

Pour autant, les crimes des rebelles sont loin d’être négligeables, précise Amnesty, qui explique que les rebelles ont «tué illégalement» plus d’une dizaine de partisans de Kadhafi et de membres des forces de sécurité entre avril et début juillet. Après la prise de contrôle de l’est de la Libye par l’opposition, des groupes de partisans des insurgés ont «abattu, pendu et autrement tué par lynchage» des dizaines de soldats capturés et mercenaires présumés. Les rebelles, désormais au pouvoir à Tripoli, rejettent l’accusation de crimes de guerre.

Selon l’association Défense-Etrangers en Libye, «environ 300» personnes, surtout des Touareg maliens et nigériens, sont détenues et «torturées» par les nouvelles autorités libyennes. Le «seul tort» de ces étrangers «est d’être considérés comme des soutiens de (Mouammar) Kadhafi», a précisé Ousmane Ag Ahmed, secrétaire général de l’association.

• Mouammar et Seif al-Islam Kadhafi restent introuvables

L’OTAN a admis ne pas savoir où se trouvait actuellement le colonel Kadhafi. En fuite depuis la chute de son quartier général à Tripoli le 23 août, le colonel reste combatif: il a appelé ses partisans à lutter «jusqu’à la victoire» dans un message lu lundi par une chaîne de télévision basée en Syrie.

Seif al-Islam, le fils de Kadhafi le plus en vue, reste lui aussi introuvable alors que le clan de l’ancien homme fort de Libye se disloque. Parmi les autres fils, Hannibal et Mohamed sont réfugiés en Algérie avec leur soeur Aïcha et l’épouse de l’ancien «Guide» Safiya, tandis que Seif al-Arab et Khamis seraient morts.