Un déficit de plus de 3 000 milliards DA enregistré en 2012 ,Les hausses des salaires ruinent le Trésor public

Un déficit de plus de 3 000 milliards DA enregistré en 2012 ,Les hausses des salaires ruinent le Trésor public
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Le déficit du Trésor, aggravé par une hausse remarquable des dépenses de fonctionnement en 2012, est la résultante des augmentations des salaires dans plusieurs secteurs. Le Trésor public a enregistré un déficit de 3 281 milliards de dinars (plus 44 milliards de dollars) en 2012, soit 21% du PIB, un chiffre en hausse de 33% par rapport à 2011.

Selon un bilan établi par le ministère des Finances, le Trésor a déboursé depuis 2004 un montant qui s’élève à 15 800 milliards de DA, soit près de 220 milliards de dollars dépensés d’ici à la fin 2013 au profit des investissements publics. Cette enveloppe financière est consacrée à deux programmes d’investissements publics consécutifs, à savoir le programme complémentaire de soutien à la croissance (2005-2009) et le plan quinquennal en cours (2010-2014). Ce qui a fait augmenter la valeur ajoutée et les postes d’emploi dans plusieurs secteurs dont notamment le BTP et les services marchands, a-t-on encore précisé à la Direction générale de la prévision et des politiques. Les deux plans quinquennaux, ajoute-t-on, ont été respectivement dotés de 100 milliards de dollars et de 286 milliards de dollars, soit une enveloppe budgétaire globale de 386 milliards de dollars pour la décennie 2005-2014. L’écart entre le niveau de décaissement effectif, incluant les révisions pour l’année en cours qui restent cependant provisoires, et celui inscrit dans les deux programmes s’explique par la faiblesse de la capacité du marché algérien à absorber les investissements projetés, selon le ministère. L’écart, explique-t-on, entre le décaissement de 220 milliards de dollars et le montant inscrit, celui de 386 milliards de dollars, constitue principalement un reliquat qui n’a pu être consommé en raison de la faiblesse des capacités de réalisation aussi bien internes qu’externes du secteur du bâtiment, des travaux publics et du bâtiment (BTPH).

Le taux moyen de réalisation des dépenses d’investissement inscrites entre 2005 et 2014 est estimé jusqu’à présent à 60% seulement. Pour ce qui est des dépenses d’équipement réalisées dans le cadre de la mise en œuvre des trois programmes d’investissement lancés en Algérie sur la période 2001-2012, elles ont atteint 15 400 milliards de dinars, selon le représentant du ministère des Finances. Aussi, le coût des investissements publics depuis 2004 dépasse le PIB annuel de l’Algérie en 2012 ou encore le cumul des réserves de change. Cela étant, le PIB global de l’Algérie a progressé à son tour, en moyenne, de près de 3,5% par an durant la même période, selon la même source. Les dépenses budgétaires de l’Algérie ont ainsi représenté près de 30% de son PIB sur la période 2000-2006 et 40% du PIB en 2011. Par conséquent, le Trésor public a enregistré un déficit de 3 281 milliards de dinars, soit plus de 44 milliards de dollars en 2012.

La loi de finances complémentaire (LFC) pour 2012 tablait sur un déficit du Trésor à plus de 4 100 milliards DA, alors qu’en 2011, ce déficit était de 2 469 milliards DA contre 1 496 milliards en 2010. Selon le même rapport provisoire du ministère, le déficit du Trésor, est aggravé par une hausse remarquable des dépenses de fonctionnement en 2012, destinée à prendre en charge les augmentations salariales, selon les mêmes données provisoires du ministère.

Notons enfin que la loi de finances complémentaire 2013 (LFC) avait ajouté pour l’exercice écoulé une rallonge budgétaire de 317 milliards de DA pour la prise en charge des différentes augmentations des salaires.

Yazid Madi