Un de ses fils et trois petits-enfants tués,Kaddafi échappe à un attentat

Un de ses fils et trois petits-enfants tués,Kaddafi échappe à un attentat

Tripoli a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche la mort du cadet du dirigeant libyen et de trois de ses petits-enfants. Le Guide se serait trouvé dans la maison de son fils mais serait sain et sauf. L’Otan n’a pas encore confirmé le décès de Seif El-Arab mais assure ne pas viser des individus.

A ce sujet, le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim a déclaré, lors d’une conférence de presse que «la maison de Seif El-Arab Maammar Kaddafi (…), le plus jeune des enfants du Guide, a été attaquée avec de puissants moyens». Poursuivant que le leader libyen était «sain et sauf» ainsi que sa femme. Selon lui, «il s’agissait d’une opération visant à assassiner directement le dirigeant de ce pays». Estimant que l’intervention militaire de l’Alliance Atlantique va au-delà du mandat confié par le Conseil de sécurité de l’Onu dans sa résolution 1973, qui a autorisé le recours à la force en Libye dans le seul but de protéger les populations civiles. Pour Moussa Ibrahim «c’est désormais la loi de la jungle». «Il est clair pour tout le monde aujourd’hui que ce qui se passe en Libye n’a rien à voir avec la protection des civils», dira-t-il. Seif El-Arab était âgé de 29 ans. Il était le plus jeune des six fils du dirigeant libyen et n’occupait pas de poste officiel connu.

Selon le porte-parole, il n’avait qu’un rôle limité dans le cercle du pouvoir à Tripoli. Les petits-enfants du dirigeant libyen tués seraient des neveux et nièces de Sei El Arab et seraient âgés de moins de 12 ans, ont rapporté les agences.

Néanmoins, la mort de Seif- El-Arab Kaddafi n’a pas été confirmée par l’Otan, même si elle admet avoir mené des frappes dans le secteur de Bab al-Aziziya à Tripoli, contre un bâtiment de commandement et de contrôle.

A ce sujet, le général Charles Bouchard, commandant en chef de l’opération de l’alliance dira ne pas avoir «visé d’individus dans ses raids». Affirmant que «toutes les cibles de l’Otan sont de nature militaire. Je suis au courant d’informations non confirmées des médias selon lesquelles certains membres de la famille Kaddafi pourraient avoir été tués». A ce propos, il dira que «nous regrettons toute perte de vie, particulièrement celle de civils innocents». L’officier expliquera que l’Otan «remplit son mandat de l’ONU pour arrêter et empêcher les attaques contre les civils avec précision et attention, contrairement aux forces de Kaddafi, qui causent tellement de souffrances».

A Benghazi, fief de l’insurrection déclenchée à la mi-février contre Kaddafi et son régime, après l’euphorie provoquée par la nouvelle du décès du fils cadet de Kaddafi, le doute s’est emparé des membres de la rébellion au sujet de la mort du plus jeune fils de Kaddafi, et ce, faute de preuve concrète qui attesterait le décès de Seif-El-Arab.

La Russie doute des déclarations de l’Otan

«Les déclarations des membres de la coalition selon lesquelles les frappes contre la Libye n’ont pas pour objectif la liquidation de Maammar Kaddafi et les membres de sa famille suscitent de forts soupçons», a déclaré hier le ministère russe des Affaires étrangères. En outre, il dénoncera également «l’usage disproportionné de la force qui va au-delà de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU qui ne prévoit en aucune manière le changement du pouvoir en Libye et entraîne des conséquences néfastes et la mort d’innocents».

La Grande-Bretagne enquête sur la destruction d’un de ses bâtiments

La Grande-Bretagne a indiqué «enquêter» sur une éventuelle destruction d’un de ses bâtiments officiels à Tripoli, a annoncé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères selon lequel d’«autres résidences étrangères ont été attaquées». Si les faits devaient se confirmer, «ce serait une nouvelle atteinte aux obligations internationales de Kaddafi», a-t-il dit.

L’OTAN rejette la proposition de cessez-le-feu de Kaddafi

Par ailleurs, avant-hier, dans une apparition à la télévision libyenne, Maammar Kaddafi a réaffirmé qu’il ne comptait pas renoncer au pouvoir ; toutefois, il s’est dit prêt à négocier avec les Occidentaux s’ils cessaient leurs frappes. Ainsi, il indiquera que l’Otan devait «abandonner tout espoir d’un départ de Maammar Kaddafi». «Je ne quitterai pas mon pays et je m’y battrai jusqu’à la mort», a-t-il soutenu. Sur un ton formel, le «Guide» libyen assurera que «nous ne nous rendrons pas, mais je vous appelle à négocier». Et d’ajouter que «nous pouvons régler nos problèmes entre Libyens sans nous battre, retirez vos flottes et vos avions».

Pour sa part, l’Otan a rejeté cet appel. Car l’organisation estime qu’il revenait d’abord au dirigeant libyen de cesser ses attaques contre des civils. Une position que partagera également le CNT libyen qui refuse toute négociation avec Kaddafi, affirmant que ce dernier n’avait plus aucun rôle à jouer quant à l’avenir de la Libye.

La crise libyenne accentue la polémique au sein du gouvernement italien

La crise libyenne et la décision de Rome de prendre part aux raids aériens contre des cibles militaires en Libye ont accentué la polémique au sein de la majorité gouvernementale en Italie, selon les médias italiens.

Le ministre de l’Intérieur italien et membre du parti de la Ligue du Nord, allié au gouvernement, Roberto Maroni, avait indiqué, jeudi soir, que la décision du chef de l’Exécutif, Silvio Berlusconi, avait été prise sans consulter personne parmi ses alliés.

Il a estimé que la décision de bombarder la Libye par l’aviation italienne devrait être discutée et votée au Parlement, où deux partis de l’opposition, le Parti démocratique (gauche) et l’Italie des valeurs (IDV) (centre) ont introduit des motions sur cette question.

Par Lynda N. Bourebrab