AIN TEMOUCHENT – Un courlis à bec grêle, une espèce d’oiseau très rare, a été observé dernièrement au niveau d’une zone humide de la wilaya d’Ain Temouchent, a-t-on appris mercredi du président de l’association « Echourouk » versée dans la protection de l’environnement et la faune sauvage.
Cette espèce d’oiseaux limicoles extrêmement rare, selon les spécialistes, a été observée, de nuit, fin janvier écoulé, par des membres de l’association, a indiqué Taouil Karim à l’APS, précisant qu’une photographie de cet oiseau a été prise et transmise à la direction générale des forêts (DGF).
Faisant partie du réseau national de l’ornithologie de la DGF, l’association a reçu une équipe de cette direction pour s’assurer de cette espèce qui se fait remarquer par sa grande mobilité, a-t-on affirmé.
« La même photo est en cours d’homologation par l’agence internationale AEWA qui se penche sur la conservation des oiseaux migrateurs d’Afrique-Eurasie », a ajouté M. Taouil.

Des retombées socio-économiques importantes sur la wilaya pourraient être attendues, une fois l’espèce homologuée, car attirant de nombreux chercheurs du monde, a signalé la même source.
Cette découverte a été rendue possible, après plusieurs nuits passées sur le site, a-t-on fait savoir, rappelant que les membres de l’association ont passé une soixantaine de nuitées d’observation durant ces trois dernières années.
Vivant l’été en Sibérie et hibernant dans certaines zones de la mer Méditerranée, la population mondiale du courlis à bec grêle, du nom scientifique « Numenius tenuirostris », est estimée à moins de 50 individus.
Les membres de cette association ont également observé une foulque avec une plaque frontale jaune, un oiseau rare rencontré en Suisse, confirmant la particularité de la wilaya d’Ain Temouchent dans ce domaine, a affirmé M. Taouil.
Outre le sauvetage de flamands roses bagués tombés en mer, l’association « Echourouk » a dénombré en 2015 pas moins de 22.281 oiseaux migrateurs répartis en 64 espèces, dont 18 protégées, pour la seule zone humide d’El Amria. « Le cheminement de ces flamands et leur identification a été effectuée par le Centre de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes du Tour du Valat, à Arles en France », a-t-on révélé.
Le grand projet de cette association, a tenu à préciser son président, reste la pose de puces sur ces oiseaux rares ou protégés pour constituer une banque de données sur leur cheminement et les endroits de passage à travers le monde.