Pendant qu’ils étaient en Algérie, deux personnes âgées se sont fait escroquer et ont vu leur logement détruit en France…
Une situation incroyable. Un couple de retraités Algériens a été escroqué par un proche alors qu’ils étaient partis en Algérie pour un long séjour. De retour en France, à Maubeuge, les deux personnes âgées se sont retrouvées avec d’énormes dettes et sans logement comme l’avait révélé la Voix du Nord, début mai. A ce jour, leur situation n’a quasiment pas bougé malgré la solidarité des habitants de Maubeuge.
Après une vie de labeur en France, Khier Bouderbala a pris sa retraite en 2011 avec une pension d’environ 1.400 euros par mois. Avec son épouse, cet homme de 84 avait décidé de passer davantage de temps chez lui, en Algérie. Pendant les longues périodes d’absence du couple, c’est un « ami », commerçant à Maubeuge, qui leur avait proposé de s’occuper de leurs affaires en France, à savoir tout ce qui est administratif, factures etc.
Argent envolé et logement détruit
L’ami en question, qui avait obtenu procuration sur le compte du couple, est soupçonné d’avoir détourné, au fil des mois, des sommes d’argent pour un montant approchant les 60.000 euros en quatre ans. L’absence d’argent sur son compte a mis la puce à l’oreille du couple qui a décidé de rentrer en France, en 2015, pour savoir ce qu’il en était. « Leur ami, lui, a expliqué que c’est le montant de la pension de retraite qui avait diminué », explique Feddick, un membre du comité de soutien.
De retour à Maubeuge, les époux Bouderbala sont tombés des nues. En plus de l’argent prétendument détourné et des dettes accumulées pour des factures et des loyers impayés, ils ont découvert que leur logement avait disparu. « Ils habitaient un immeuble d’un bailleur social qui a été détruit dans le cadre de l’ANRU, poursuit Feddick. Et personne n’a cru bon de les avertir ».
Une solidarité active
Un temps, ils ont été logés dans un studio insalubre avant de se voir mis à disposition gratuitement un logement par un propriétaire ému de leur situation. « Nous avons aussi ouvert une cagnotte afin qu’ils puissent subvenir au quotidien et rembourser l’argent qu’ils ont emprunté à leur famille », glisse le membre du comité de soutien. Sur les 6.500 euros espérés, 4.200 ont été récoltés : « C’est peu, mais ça n’est pas destiné à payer leurs plus grosses dettes. Pour cela, nous comptons sur la justice », a dit Feddick.
D’ailleurs une plainte a été déposée pour escroquerie et leur dossier est entre les mains d’un avocat au barreau d’Avesnes-sur-Helpe. « Mais le temps de la justice n’est pas celui du quotidien. Il faut que la solidarité continue », soupire Feddick.