Un contrôle rigoureux réservé à la 20eme SILA

Un contrôle rigoureux réservé à la 20eme SILA

Le commissaire du 20e Salon international du livre d’Alger, Hamidou Messaoudi, n’a pas mâché ses mots à quelques jours de l’inauguration de l’événement. S’adressant aux éditeurs participant au Salon, il a averti que le palais des Expositions sera placé sous contrôle douanier pour contrôler toute opération de vente illégale de livres.

Le contrôle sera renforcé pour cette 20e édition du SILA aux fins d’obliger les maisons d’édition à se conformer aux règlements intérieurs du Salon, a indiqué Messaoudi lors d’une conférence de presse tenue hier matin à la SAFEX.

« Ce phénomène se répète chaque année et à chaque Salon : des maisons d’éditions font de la vente de gros de livres sur le dos du Salon », a-t-il expliqué. « Tout dépassement de la part de ces dernières sera sévèrement sanctionné », a-t-il en outre averti. Placé sous le slogan « Vingt ans à la page », la 20e édition du SILA revient cette année au grand bonheur des amoureux du livre.

Elle se déroulera du 28 octobre au 7 novembre prochain. Pas moins de 910 exposants nationaux et étrangers, dont 290 éditeurs algériens, devraient prendre part à cette grande manifestation culturelle, incontournable pour les professionnels du livre. Le commissaire du Salon, M. Hamidou Messaoudi, a fait savoir que pour cette 20e édition du SILA, « nous avons noté un très léger tassement puisque nous avons enregistré 910 exposants présents, soit 16 de moins par rapport à l’année dernière ».

Par contre, a-t-il dit, le nombre d’exposants algériens a augmenté en passant à 290 unités, soit 23 de plus, tandis qu’il a été enregistré une baisse du nombre d’exposants étrangers de 39 unités, donc un total de 620 exposants.

Une diminution qui, explique-t-il, a été contrebalancée par l’accroissement de la participation nationale. Cette année, le budget réservé au SILA a connu une baisse en raison de la politique d’austérité. Il est, selon la même source, de 91 millions de dinars.

Raison pour laquelle il n’y a pas eu de Festival de la bande dessinée.

« Nos moyens ne nous permettent pas d’avoir le Festival de la BD à la Foire », a-t-il tenu à préciser. Confirmant la dimension internationale du Salon, M. Messaoudi a fait remarquer que « le SILA occupe la troisième place dans le monde et la première concernant le Salon du livre arabe et africain ».

L’Afrique et le monde arabe sont fortement représentés avec 17 nations arabes et 17 autres africaines. La France est l’invitée d’honneur de cette année.

Le commissaire explique ce choix en ces termes : « Vu la force des relations entre l’Algérie et la France, cette dernière a été choisie comme invitée d’honneur. » L’Afrique sera fortement présente, cette année encore, avec le pavillon esprit Panaf, lequel est devenu une tradition depuis la 2e édition du Festival culturel panafricain d’Alger en 2009. Le programme débutera chaque jour à 15 h. Plusieurs auteurs, éditeurs et autres invités de différents pays du continent seront présents 111 titres interdits d’exposer au 20e SILA

Messaoudi a affirmé, par ailleurs, que tous les livres qui touchent aux symboles de l’Etat et à sa souveraineté ne seront pas exposés. Il a confirmé cela en invoquant la loi de 2002, donnant comme exemple l’interdiction du livre Un printemps arabe reporté. Cette commission interministérielle refusera la participation de tout livre qui prône la violence, l’extrémise ou le terrorisme. Dans ce sens, 111 titres arabes et étrangers n’ont pas été acceptés dans l’esprit de la loi de 2002, qui touchent d’une manière ou d’une autre à la souveraineté nationale ou promeut différentes formes de violence.

Le pavillon central casse-tête de Hamidou Messaoudi

Le pavillon central est devenu un véritable casse-tête pour Hamidou Messaoudi, qui déplore la pression qu’il subit à chaque édition par les éditeurs, lesquels veulent tous avoir une place dans ce pavillon. De ce fait, il fallait absolument, selon lui, trouver une solution pour mettre fin à ce « problème ». « Le pavillon central ne sera réservé dans les prochaines éditions qu’à l’exposition. La vente y sera interdite », a-t-il révélé. Et d’ajouter que « la surface du pavillon central est estimé à 8 000 m2 et ne peut être réservé à tous les exposants ».

La France invitée d’honneur

La France a été choisie par les autorités algériennes comme invitée d’honneur de cette vingtième édition. Inédite et d’une très grande portée symbolique, cette désignation témoigne de la force des relations entre l’Algérie et la France, a indiqué un communiqué de l’ambassade de France en Algérie.

L’invitation de la France au SILA implique une programmation à la hauteur de l’événement et de la relation culturelle, diplomatique et historique qui lie les deux pays. Le commissariat du SILA et l’ambassade de France en Algérie proposeront ainsi un programme de rencontres littéraires et professionnelles franco-algériennes de haut niveau.

Des auteurs de renom participeront à des rencontres littéraires et des tables rondes thématiques, et rencontreront le public algérien. Une programmation cinéma viendra enrichir les 10 jours que dure le SILA, en présence de certains réalisateurs et acteurs qui viendront présenter leurs films adaptés de romans. Au cœur du SILA, le pays invité d’honneur disposera d’un espace de 200 mètres carrés, animé par l’Institut français d’Algérie. Epicentre du Salon, l’espace France mettra à l’honneur la littérature française et francophone.

Il proposera différentes animations : rencontres, dédicaces, expositions, cours de français, concours d’écriture, etc. Un espace jeunesse sera proposé aux plus petits. Conteurs, illustrateurs et artistes animeront cet espace ludique. L’Institut français présentera également son offre de services en Algérie : programmation culturelle, cours de langue, accompagnement des étudiants pour les études en France, etc.