C’est dans la perspective optimiser les capacités du champ d’In Amenas, que la compagnie Sonatrach avec ses associés sur le site, British Petroleum et Statoil, ont procédé jeudi dernier, à la signature d’un contrat avec la société japonaise JGC.
Le contrat de « boosting » signé au siège de la compagnie algérienne à Hydra, prévoit la construction d’un centre de compression des gisements de gaz pour la région d’In Amenas pour un montant global de 213 millions dollars. Sur cette enveloppe, 30% seront payables en dinars.
Le japonais JGC, un des plus grands noms mondiaux dans la réalisation d’infrastructures hydrocarbures, va construire deux lignes de compression d’une capacité de 29,7 millions de m3/jour, installées en amont de l’usine de traitement de gaz ainsi que les équipements auxiliaires.
Pour M. Noureddine Cherouati, PDG du groupe Sonatrach, qui a eu à présider la cérémonie de signature, ce projet rentre dans le cadre de la mise en œuvre du plan de développement des champs gaziers de cette région, exploités en association avec la compagnie britannique BP et la norvégienne Statoil.
Selon lui, le « boosting » (optimisation des puits) répond à des considérations stratégiques, « pour maintenir le niveau de production à 22,5 millions de m3/jour, sur les douze années à venir », a-t-il précisé, ajoutant que cette opération va permettre la connexion des puits satellites, (une quarantaine environ).
Selon le communiqué du groupe d’associés, cette phase de développement a pour objectif de maintenir le plateau contractuel de production de 9 milliards de m3/an jusqu’en 2018. Il vise également à faire produire trois autres «gisements satellites» : à savoir ceux de Hassi Farida, Hassi O. Abecheu et d’Ouan Taredert.
Pour M. Kamel Chikhi, président du groupement, les travaux de réalisation seront entamés aujourd’hui sur le site d’In Amenas, qui constitue aujourd’hui, l’un des plus importants gisements gaziers de l’Algérie. « D’une durée de 32 mois, le projet devrait être achevé d’ici août 2013 », a-t-il dit.
D’ailleurs le contrat de type EPC (engineering, procurement, construction) a été conclu après avis appel d’offres lancé en mars 2010 et auquel avaient participé onze entreprises étrangères, dont trois avaient été jugées recevables.
M. Chikhi rappellera par ailleurs qu’une usine de traitement est déjà réalisée dans le sud-est algérien, sur le bassin d’Illizi où s’étendent deux pôles principaux et trois satellites.
Présent à cette cérémonie, Réda Rezoug, manager à Statoil, a affirmé que «les gisements d’In Amenas sont — et le terme n’est pas assez fort — un projet de classe mondiale». Par ailleurs, il a indiqué que Statoil a investi cinq cents millions de dollars dans les projets gaziers d’In Salah et d’In Amenas et que le total des investissements de la compagnie en HYPERLINK « //national.algerieinfo.tk/2011/05/! » Algérie s’élève à trois milliards de dollars. Statoil dispose depuis 2004 d’un bureau de liaison en Algérie. C’est une société norvégienne à capitaux publics qui s’est ouverte, depuis les dernières années, au privé. Cette société a marqué son entrée dans le secteur des hydrocarbures en HYPERLINK « //dz.lesnews.tk/ » Algérie par l’acquisition de 50% des parts de BP dans le gisement gazier d’In Salah. Un gisement que Statoil et ses deux partenaires (Sonatrach et BP) entendent développer davantage, ce pourquoi les trois associés avaient d’ailleurs signé, le 11 avril dernier, un contrat de 1,185 milliard de dollars.
Pour sa part, le représentant de BP, Thierry Raoul, a exprimé sa satisfaction de voir cet accord conclu, ceci d’autant que, comme il le rappellera, « BP compte non seulement rester en Algérie, mais elle va également augmenter ses investissements et soumissionner sur d’autres projets de la compagnie Sonatrach ».
Justement la compagnie avait signé le mois dernier un contrat de 1,185 milliard de dollars pour l’exploitation et le développement de la seconde phase des gisements de gaz sec d’In Salah, confiant sa réalisation à la société internationale de services Petrofac. La première phase ayant concerné les champs situés au nord (Reg Teg et Khrechba). Pour rappel, l’Algérie est le quatrième exportateur mondial de gaz naturel et le huitième plus grand exportateur de pétrole brut.
Quatre questions à Noureddine Cherouati, PDG de Sonatrach :
« Nos perspectives d’exporter les 85 milliards de m3/an pourraient être atteintes en 2013-2014 »
M. Cherouati, pouvez-vous nous dire quels sont les grands axes de la politique de développement du groupe Sonatrach pour les trois prochaines années ?
Vous savez, nous avons énormément de projets, tout ce que je peux vous dire c’est que la mise en œuvre du plan de développement 2011-2015 de l’entreprise, prévoit des investissements de l’ordre de plus de 60 milliards de dollars.
Néanmoins quels sont les projets que vous avez déjà mis en chantier, et que vous allez réceptionner ?
Actuellement nous avons de grands projets dont les travaux sont presque bouclés, en particulier l’achèvement, en 2012-2013, des trains géants de liquéfaction de gaz de Skikda et d’Arzew, la réception des deux complexes d’ammoniac et d’urée (avec respectivement Orascom et l’Omanais Suhail Bahwane) dont les essais sont prévus le quatrième trimestre 2011, ou début 2012 et la rénovation des raffineries de Skikda et d’Arzew, en attendant l’achèvement du revamping de la raffinerie de Skikda et de celle de Hassi Messaoud (dont les travaux ne sont pas encore lancés).
Avec ce projet de boosting d’In Amenas, pouvez-vous nous dire quelle est et quelle sera la production gazière de l’Algérie ?
Je dirai qu’actuellement Sonatrach exporte 65 milliards de mètres cubes en 2010. En 2011, ce sera peut-être la même tendance, soit 65 à 66 milliards de mètres cubes, en attendant qu’on puisse atteindre, avec ce projet et les autres, les 85 milliards de m3/ an qu’on avait mis dans nos perspectives, d’ici à 2013/ 2014.
Qu’en est-il des capacités de production des gaz schistes, allons-nous en produire ?
Vous savez, on ne peut pas en parler maintenant parce qu’il n’y a pas grand- chose à dire. On a estimé que l’Afrique du Nord regorgeait de gaz schiste, du moins les grandes compagnies, et cela a provoqué une polémique, parce que bien sûr, il y a le problème écologique. Pour l’instant on n’a pas encore fait l’inventaire, on verra quand le moment sera venu.
Propos recueillis par Amel Z.