Un conseil interministériel s’est penché hier sur les fuites au BAC: Le dilemme du gouvernement

Un conseil interministériel s’est penché hier sur les fuites au BAC: Le dilemme du gouvernement

Les investigations qui, dit-on, avancent très vite, ont conduit les enquêteurs à cibler plusieurs endroits aux quatre coins du pays.

Un Conseil des ministres restreint exclusivement consacré aux fuites massives des sujets du baccalauréat s’est tenu hier sous la présidence du Premier ministre. Cette réunion rendue plus que nécessaire au vu de l’ampleur des dégâts, est cruciale pour l’ensemble des candidats et plus précisément ceux de la filière scientifique. En effet, il a été établi que les sujets fuités ont concerné spécifiquement cette filière. Les candidats que nous avons approchés affichent leur désappointement et affirment que quelle que soit la décision du Conseil interministériel le mal est fait. L’édition 2016 du baccalauréat apporte beaucoup d’amertume à des centaines de milliers de lycéens qui ne savent plus quoi penser. Refaire les examens ne pourrait être une solution idéale, comme son maintien d’ailleurs. Dans les deux cas, le malaise est grand et les candidats garderont de cet examens un goût amer.

Cela pour l’état d’esprit des lycéens qui est amené à évoluer avec l’avancement de l’enquête nationale qui devrait préciser les responsabilités dans cette affaire. Pour l’heure, on parle de plus de 200 personnes arrêtées et plus d’une cinquantaine de pages facebook ayant participé à l’opération identifiées. Le siège de l’Office national des examens et concours a été investi par les services de sécurité qui ont procédé aux interrogatoires des fonctionnaires, pour certainement comprendre la mécanique de l’examination et surtout trouver quelques indices dans certains propos d’employés. Les investigations qui, dit-on, avancent très vite, ont conduit les enquêteurs à cibler plusieurs endroits aux quatre coins du pays. On parle de pas moins de 35 wilayas concernées par l’enquête et le nombre peut évoluer très vite. En fait, l’ampleur de l’enquête qui mobilise des dizaines d’officiers de police et de gendarmerie est à la mesure de «l’attentat» qui a frappé l’Education nationale, avec l’intention de nuire à l’image du pays, comme l’a d’ailleurs souligné la ministre de l’Education nationale.

Pour l’heure, rien ne filtre vraiment de l’identité des instigateurs de cette fuite massive des sujets du bac, mais il est des voix qui commencent à s’élever pour affirmer qu’un «coup» pareil ne pourrait être l’oeuvre d’un individu ou d’un petit groupe. Des sources bien informées affirment que l’Algérie est devant une vaste tentative de déstabilisation. Une affirmation qui corrobore les déclarations d’Ahmed Ouyahia, lors de son discours prononcé à l’ouverture du conseil national du RND.

En attente des premiers résultats des investigations, les véritables motifs de cet «attentat» n’ont pas été divulgués officiellement par le gouvernement, notamment par le Premier ministre qui à ce jour ne s’est pas encore prononcé. Le Conseil interministériel d’hier constitue donc la première réaction de Abdelmalek Sellal et de l’Exécutif sur cette affaire qui défraye la chronique.

A l’heure où nous mettions sous presse, la rencontre gouvernementale se tenait toujours. En tout état de cause, l’Exécutif est devant plusieurs choix soumis par le ministère de l’Education et les syndicats qui ont tenu une réunion qui a duré 8 heures, jeudi dernier. Le Conseil interministériel pourrait également sortir avec une décision jusque-là inattendue. Il faut toujours garder à l’esprit que ces fuites sont peut-être l’oeuvre d’une organisation qui poursuit un objectif encore inavouable.