Accusés de «fausse déclaration en douane», un commerçant et un docker ont été présentés avant-hier devant le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger), apprenons-nous de source judiciaire.
C’est suite à la découverte de deux containers de pièces détachées au port d’Alger que cette affaire a été déclenchée. Ces deux containers devaient, selon la déclaration d’importation, contenir des meubles et non des pièces détachées, ajoute cette source.
Au cours de l’enquête, les investigateurs de la section de recherches relevant du groupement de la wilaya d’Alger de la Gendarmerie nationale ont découvert que ces pièces détachées alimentaient trois locaux commerciaux
à Birkhadem, et que le propriétaire de ces commerces, surnommé «Nabil Chkara», a utilisé le nom d’un docker exerçant à Oued Smar pour le registre de commerce d’import-export, explique cette source judiciaire.
Ce commerçant qui importait de France des pièces détachées pour véhicules de marque BMW, Mercedes et Audi, utilisait donc un prête-nom pour ne pas être interpellé si l’affaire venait à éclater et, de cette façon, faire endosser le tout à celui au nom duquel le registre a été établi, indique cette source.
Les gendarmes ont saisi une marchandise évaluée à 13 milliards de centimes, ajoute cette source judiciaire, selon laquelle l’affaire est en instruction et pourrait aboutir à l’interpellation de douaniers «puisque sans complicité au niveau des douanes ce commerçant ne pouvait pas importer des pièces détachées sur la base de fausse déclaration».
Cette source n’écarte pas l’hypothèse que d’autres affaires de fausses déclarations dans des opérations d’import-export soient découvertes avec l’enquête qui se poursuit.
Les affaires de prête-nom ne sont pas chose nouvelle pour les forces de sécurité et la justice.
«Il est arrivé que des noms de jeunes, au chômage, aient été utilisés dans l’établissement de registres de commerce d’import-export et livrés à la justice avec l’éclatement d’affaires, dont certaines liées à l’exportation de produits ferreux et non ferreux, rappelle cette source.
Ces prête-noms ont été «appâtés» par des sommes alléchantes, l’achat de véhicules luxueux et même d’appartements, ignorant qu’ils ont été utilisés dans ces délits et qu’ils allaient être interpellés et présentés à la justice. Il est même arrivé que le nom d’un citoyen qui a perdu sa carte nationale d’identité ait été utilisé dans une affaire similaire, informe cette source.
Mounir Abi