Un comité central pour déstituer le sg du parti,FLN : l’implosion

Un comité central pour déstituer le sg du parti,FLN : l’implosion

Belkhadem est-il en train de vivre ses dernières heures en qualité de secrétaire général du FLN et se pliera-t-il à la majorité requise des membres du Comité central qui exigent de lui une session extraordinaire du Comité central et sa démission ?

À l’heure où nous mettons sous presse et selon un membre influent du Comité central, plus de 240 signatures ont déjà été recueillies demandant à Belkhadem de réunir dans les plus brefs délais le Comité central.

Ces signatures, à remarquer, englobent l’ensemble des tendances et courants du FLN jusque et y compris des têtes de listes désignées par le secrétaire général pour les prochaines élections.

Ce qui a mis le numéro 1 du FLN dans un profond désarroi, surtout après le désaveu, à peine voilé du président de la République, à la suite de sa participation pour le moins incongrue à un colloque censé rehausser sa stature de présidentiable face à François Hollande qui, il est vrai, n’a jamais eu l’intention de participer à un colloque à portée beaucoup plus médiatique qu’historique qui, plus est, dans une ville connue pour son hostilité à l’Algérie.

Le lâchage de Belkhadem par le président Bouteflika, même s’il n’est pas trop ostensible, le chef de l’État aimant recourir à des symboliques qui parlent d’elles mêmes, a, semble-t-il, été outré par la démarche d’un homme qui avait toute sa confiance, mais qui, depuis quelques mois, joue en solo, obnubilé par l’échéance présidentielle.

Une démarche qui fait fi du rassemblement indispensable d’un parti affaibli, pour faire face à la montée en puissance de partis politiques qui lui contestent, depuis fort longtemps, son hégémonie sur la vie politique de l’Algérie.

Ainsi, dès hier l’urgence de réunir les 2/3 des membres du CC, conformément à l’article 37 des statuts du Parti dans les plus brefs délais avant le début de campagne semble avoir réussi. Une victoire pour les opposants à Belkhadem qui se révèle un bien mauvais joueur au Poker menteur puisqu’il se prévaut de soutien en haut lieu qu’il n’a pas.

Encore faut-il dans la période électorale et d’effervescence politique qui a gagné le pays que ces soutiens aient une quelconque prise sur la réalité ! Belkhadem ne s’estil pas fait mener en bateau comme naguère le naïf Benflis qui se voyait déjà à El- Mouradia, alors qu’il n’était qu’un bon lièvre ? Si la démarche des contestataires aboutit et sur la base de la légitimité de la session extraordinaire, le Comité central pourrait demander, selon un militant, au ministère de l’Intérieur, l’annulation pure et simple des listes FLN, objets de discorde et de contestation nationale de toutes les Mouhafadhate.

Une démarche pour le moins difficile qui risque de remettre en cause jusqu’à l’agenda électoral. Mais si le CC entérinerait le retrait de confiance à Belkhadem, deux options sont possibles : se donner un Directoire dans la collégialité ou passer à des Primaires pour l’élection d’un nouveau SG.

Pour Boudjemâa Haïchour, figurante incontournable du parti à Constantine, «devant une telle crise organique, politique jamais vécue, mieux vaut passer à une cure d’opposition que de présenter des listes perdantes et qui, sans nul doute, seront sanctionnées par le verdict des urnes et ne manqueront pas d’affecter profondément et pour longtemps le Parti dans son environnement citoyen» .

À cet égard il estime qu’il vaut mieux impulser une réorganisation des structures du FLN pour se préparer aux échéances futures dans la sérénité et la recherche d’une «ligne de conduite politique expurgeant toutes les déviances afin de placer la nouvelle Génération à la prise de la gouvernance du pays.»

Autrement dit, même si le parti FLN perd les élections législatives, il peut se préparer, sérieusement, à la présidentielle pour inverser un agenda qui serait imposé au pays sous couvert de Printemps arabes. Belkhadem a-t-il été l’instrument conscient ou inconscient de cet agenda ? Le voyage de Marseille contre vents et marées semble accréditer la thèse de l’instrumentalisation d’un homme dévoré par une ambition personnelle et de amitiés très particulières.

Mokhtar Bendib