L’avant-projet de la loi sanitaire ne fait pas l’unanimité dans les établissements hospitaliers. Le front de refus se mobilise pour exiger une révision de fond en comble de ce texte. Une réunion de coordination regroupant professeurs, maîtres-assistants, organisations syndicales représentants les médecins de la santé publique et les résidents, se tiendra le 15 septembre en cours à l’amphithéâtre du centre hospitalo-universitaire d’Oran pour préparer une «contre-offensive» à ce projet de loi, visiblement rejeté par la majorité des médecins de la santé publique.
Un collectif a d’ores et déjà été mis sur pied par les frondeurs qui ont également lancé une pétition pour collecter le maximum de signatures des médecins de la santé publique. Cette pétition devra circuler dans tous les CHU et EPH du pays pour «contrer tous les partisans de ce projet». «Cette pétition attestera le refus de l’avant-projet de la loi sanitaire avec ces nouvelles mesures portant sur ces 3 points: primo, «pénales» représentant une menace pour tous les praticiens car la médecine n’est pas une science exacte et est un domaine en développement constant.
Par conséquent, la responsabilité du médecin ne sera pas automatiquement engagée si son diagnostic est erroné ou la chirurgie qu’il pratique est inefficace s’il a respecté les règles médicales admises. Secundo, interdiction de l’activité complément-aire dans le secteur privé au lieu de la réguler et la contrôler alors qu’il s’agit bien d’un acquis syndical concédé par la tutelle, car le salaire des praticiens dans le secteur public demeure des plus bas dans le monde. Et tertio, «Réformette» du service civil qui reste obligatoire alors que sa durée a été fixée à 3 ans dans le sud ou le nord du pays sans respect de l’ordre de mérite «classement» dans le choix des postes pour les médecins spécialistes fraîchement diplômés», dénonce le collectif dans un communiqué. «Nous sommes les acteurs principaux dans la promotion de la santé des Algériens et nous sommes unis pour la réforme du système de santé en Algérie. Mais, malheureusement, au lieu de nous considérer comme les principaux interlocuteurs et acteurs du secteur, on veut nous mettre sur le dos la faillite du système de santé et on souhaite nous imposer un texte de loi tout aussi saugrenu et farfelu que l’actuelle gestion du secteur de la santé en Algérie. Nous ne serons jamais de connivence avec ceux qui font dans le populisme et pratiquent la langue de bois au lieu de proposer des solutions réelles et efficaces.
Ensemble nous allons lever tous les tabous et proposer une véritable réforme qui répondra aux besoins de la nation en matière de protection et de promotion de la santé. Un texte de loi qui régira l’exercice de notre noble métier n’aboutira jamais sans notre collaboration».