Un « code d’honneur » pour contrer l’offensive du pouvoir

Un « code d’honneur » pour contrer l’offensive du pouvoir

Ahmed Benbitour et Mohcine belabbas se sont concerté, lundi, autour d’un code d’honneur, pour faire appel à l’opposition, dans la perspective de contrer l’offensive du pouvoir visant les présidentielles de 2014.

Après avoir encaissé dubitativement la tempête orchestrée par l’offensive du pouvoir, qui en quelques semaines avait réussi à reconfigurer le champ politique à son avantage, – notamment à travers les derniers remaniements opérés au sein du gouvernement, de l’armée, du Parti FLN et les rapprochements que ce dernier est en train de tisser avec les autres partis, pour constituer une nouvelle alliance présidentielle – l’opposition se réveille avec la gueule de bois devant le fait accompli du terrain perdu en perspective des présidentielles de 2014. Prenant précipitamment le train en marche, elle se met progressivement à remuer, après une longue nuit d’inaction, pour tenter de s’organiser et de construire une contre-offensive pour contrer l’action du pouvoir.

Dans cette perspective, Ahmed Benbitour, candidat aux présidentielles de 2014, a rencontré ce lundi Mohcine Belabbas, président du RCD, au siège national de son Parti. L’entretien qui a duré une heure et demie a porté sur un appel pour un rassemblement des acteurs politiques, en vue d’un débat autour d’un code d’honneur à soumettre aux candidats aux présidentielles de 2014. Le code d’honneur dont il est question, serait la soumission à débat d’une stratégie globale pour la réalisation de la transition démocratique, aux acteurs politiques et sociaux désireux d’unir leurs forces pour trouver ensemble une solution à la sortie de crise qui affecte la vie politique nationale.

L’objectif qui serait visé par ce code d’honneur consiste à faire rencontrer, travailler ensemble et définir le chemin salutaire pour le pays, dans un esprit de total dépassement du « moi », tous les candidats à programmes, toutes les forces politiques et toutes les personnalités engagées dans la réalisation de la transition démocratique, et faire respecter, quelques modalités pratiques pour lancer un véritable débat national sur les démarches à suivre, pour éviter au pays les risques d’affrontements partisans, claniques ou régionalistes.

Cette initiative d’un « code d’honneur », tel que définie par Ahmed Benbitour, propose l’ouverture de consultations entre les différents partenaires pour :

1. Une définition consensuelle de la transition démocratique et de ses moyens,

2. L’implication directe et indirecte de l’ensemble des partenaires dans la réussite de la transition et la consolidation de l’Etat républicain,

3. La consécration définitive du principe de l’alternance au pouvoir et le respect absolu de la Constitution,

4. La mobilisation de toute la société dans cette nouvelle dynamique, à travers les mass-médias et la préparer aux véritables enjeux de la transition,

5. L’inscription de cette transition dans le temps :

2014-2019 : l’endiguement des crises par la mise en place d’un vaste programme de bonne gouvernance, basé sur la participation égale et le traitement égal, ainsi que la transparence et la contestabilité ; afin de réduire sensiblement le gap qui sépare gouvernants et gouvernés. De même l’achèvement des transitions par la mise en œuvre d’institutions fortes et efficaces et la réhabilitation de la citoyenneté dans le cadre d’un régime démocratique où l’alternance au pouvoir est construite sur un pluralisme politique stable et efficace.

2019-2029 : La consolidation de la démocratie. Ce n’est qu’alors et parce que le nouveau régime aura démontré la solidité de sa stabilité, que pourront être traitées les grandes questions politiques, à savoir : la place de la religion et de la tolérance dans la société, les fondements culturels de l’unité de la nation : le choix de société, les langues, la fonction des forces armées dans leur rôle de défense, les formes de décentralisation de l’Etat, le système républicain, présidentiel ou parlementaire, la forme d’indépendance du pouvoir judiciaire, etc..

Mohcine Belabbas a de son côté évoqué la mise en place d’une structure autonome et permanente pour l’organisation et la gestion des élections.

Youcef Benzatat