Les musulmans de Strasbourg auront bientôt un cimetière public où tous leurs rites funéraires pourront être respectés : une première en France, grâce à une particularité du droit local d’Alsace-Moselle (est) sur les relations entre l’Eglise et l’Etat.
Cela fait des années que la communauté musulmane —estimée à au moins 4 millions en France — se plaint du manque de place dans les carrés musulmans des cimetières. Mais seule cette région de l’est de la France, du fait des relations complexes établies entre le Vatican et l’Etat, pouvait permettre une intervention directe des pouvoirs publics dans des affaires relevant du culte.
Le seul cimetière musulman connu en métropole a longtemps été celui de Bobigny, créé dans les années 1930. Mais il avait un statut privé et est récemment formellement devenu le carré musulman du cimetière communal de cette banlieue de Paris. En France, la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat interdit clairement que les pouvoirs publics subventionnent ou organisent d’une manière ou d’une autre des institutions religieuses. La ville a ainsi consacré un budget de 800 000 euros à la création de ce cimetière, dont elle assurera la gestion et qui devrait être inauguré le 6 février. En l’absence de carrés confessionnels musulmans dans les cimetières publics en France, de nombreuses familles inhument leurs proches dans leurs pays d’origine.