Un chercheur franco-algérien jugé pour «projet d’attentat» en France

Un chercheur franco-algérien jugé pour «projet d’attentat» en France

Adlène Hicheur, un chercheur franco-algérien a comparu ce matin devant le tribunal correctionnel de Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». À son domicile d’Ornex dans l’Ain, les enquêteurs avaient découvert une abondante documentation relation à Al-Qaïda et au Jihad.

Chercheur au Centre européen de recherche en nucléaire (Cern) de Genève, Adlène Hicheur est accusé d’avoir projeté de commettre des attentats en France. Il est en détention préventive depuis le 8 octobre 2009. Ce brillant chercheur en physique des particules est soupçonné d’avoir indiqué à Al Qaïda par le biais d’internet des cibles susceptibles d’être attaquées.

A titre d’exemple, il aurait recommandé de « frapper » une caserne proche d’Annecy et des sièges de multinationales à un responsable de l’organisation terroriste Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) qui cherchait à agir sur le sol Français. Le dossier de l’accusation consigne 35 mails échangés début 2009 sous le pseudonyme Abou Doujana. Néanmoins, aucune preuve matérielle n’a été saisie sur ce chercheur.

Son avocat, maître Patrick Baudoin, s’est demandé si l’on peut condamner quelqu’un sur une simple intention ? M. Baudoin reconnait tout de même que « les dires  » et  » les opinions  » de son client peuvent être  » condamnables « . A la veille de l’ouverture du procès, il a néanmoins insisté sur le fait que  » Adlène Hicheur ne doit pas être le bouc émissaire pour les failles qui ont pu être commises dans le cas de Mohamed Merrah « .

Ce matin devant le tribunal correctionnel de Paris, Adlène Hicheur a reconnu avoir  » traversé une seule zone de turbulences « . Il a ajouté :  » Je n’ai jamais embrayé « , avouant qu’il était  » perturbé » et  » sous morphine  » à sa sortie de l’hôpital. Et que par conséquent il ne savait pas ce qu’il faisait.

C’est la version soutenue concernant l’un de ses mails écrit à Mustapha Debchi, l’un des responsables d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Un mail dans lequel il a fait savoir qu’il était disposé à proposer des objectifs  » en Europe et notamment en France « . Dix jours après, il parlera aussi d’ « un pur objectif militaire « . Il s’agissait de la base aérienne de Cran-Gévrier qui forme des soldats envoyés en Afghanistan. Le procès de Adlene Hicheur se poursuivra vendredi.