Le parquet du tribunal correctionnel de Chéraga a requis, ce jeudi après-midi, de lourdes peines de prison à l’encontre de trois prévenus dans une affaire de faux et usage de faux documents administratifs. En cause, l’émission frauduleuse d’un certificat de vie au nom d’une femme décédée depuis 2010, permettant à sa petite-fille de continuer à percevoir sa pension de retraite pendant une décennie.
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Le principal accusé, B. Hakim, chef d’annexe administrative à la cité Belle Vue dans la commune d’Aïn Benian, est poursuivi pour avoir délivré ce faux certificat, alors qu’il savait que la personne concernée, Z. F., était décédée depuis plusieurs années. Le parquet a requis 5 ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende à son encontre, estimant que son acte constituait un abus de fonction manifeste, en plus de sa participation à une fraude documentée.
Une femme touche la pension de sa grand-mère décédée depuis 2010 : trois personnes poursuivies
Les deux autres accusés sont B. Rachida, petite-fille de la défunte, âgée d’une cinquantaine d’années, et W. M., son ex-mari. Ils sont poursuivis pour complicité dans cette opération de falsification. Le ministère public a requis 3 ans de prison ferme et la même amende pour chacun d’eux.
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Selon l’enquête, les faits remontent au 28 janvier dernier, quand les services de la commune ont découvert la fraude et déposé plainte. B. Rachida se rendait chaque année à l’annexe municipale pour obtenir un certificat de vie au nom de sa grand-mère, en présentant un livret de famille et une procuration, afin de continuer à toucher la pension de la défunte, décédée depuis 2010. Elle utilisait ces documents auprès de la poste et de la Banque de développement agricole (BADR) pour effectuer des retraits.
Un chef d’annexe accusé
À la barre, B. Hakim a nié avoir sciemment participé à une falsification. Il a déclaré que la défunte s’était présentée une fois en personne, avec ses papiers, pour obtenir le certificat. Il a aussi affirmé avoir agi de bonne foi, en se fiant aux documents fournis par la prévenue.
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De son côté, B. Rachida a reconnu les faits, évoquant sa situation sociale très difficile comme seule motivation. Elle a expliqué que le fonctionnaire l’avait aidée en raison de leur voisinage, et a demandé la clémence du tribunal. Quant à son ex-mari, il a nié toute implication, affirmant n’avoir aucun lien avec son ex-femme depuis leur divorce en 2004.
Le verdict sera rendu lors d’une prochaine audience.